Etudes universitaires à l’étranger : Les Tunisiens, cinquième communauté estudiantine étrangère en France

Pas moins de 13.000 étudiants et étudiantes tunisiens ont choisi d’étudier en France en 2018-2019, alors que d’autres attendent leur visa pour cette rentrée.

Partir faire les études à l’étranger, particulièrement dans des écoles et universités francophones, est un rêve qui est cher pour nos jeunes mais qui leur angoisse aussi, alors que les frais d’inscription des universités françaises augmentent d’une année à une autre et qu’il faut déjà payer logement et nourriture. Mais malgré ce constat qui pourrait paraître sévère, les jeunes bacheliers tunisiens rêvent toujours de poursuivre leurs études à l’étranger. En effet, selon les statistiques officielles françaises, durant l’année universitaire 2018-2019, les étudiants tunisiens représentent la 5e nationalité la plus présente parmi les étrangers inscrits dans les universités françaises et effectuant leurs études dans ce pays. En tête de liste, on retrouve notre voisin le Maroc avec 41.729 étudiants, suivi de l’Algérie (31.196 étudiants), la Chine (28.436 étudiants), l’Italie (14.692 étudiants) et la Tunisie avec 13.025 étudiants.

Qu’est-ce qui pousse nos étudiants vers ces destinations?

Pour le jeune Selim Jelassi, un étudiant tunisien en France, étudier à l’étranger est devenu courant chez les étudiants et surtout la génération Z, étant donné que cela rassemble à un véritable atout sur leur CV. C’est aussi un projet aux multiples avantages dont le principal est de se construire un avenir. «Partir étudier à l’étranger est le rêve de beaucoup d’étudiants puisque ce sera l’occasion de vivre une expérience formidable. Mais passer du rêve à la réalité est rarement chose facile puisque cela signifie sortir de son confort quotidien (famille-amis-cadre de vie) pour se retrouver à des centaines, voire des milliers de kilomètres de son pays d’origine, ce qui peuvent être de véritables freins pour de nombreuses personnes… C’est, donc, un processus qui demande souvent une bonne dose d’énergie, de patience et de sacrifice pour faire face aux défis qui s’imposent surtout dans ce contexte particulier, marqué par cette crise sanitaire mondiale sans précédent», souligne-t-il.

Dans ce même cadre, le jeune étudiant ajoute qu’au moins cinq raisons essentielles motiveraient cette population pour qui quitter le cocon familial et voler de ses propres ailes fascinent toujours. Il s’agit, tout d’abord, d’apprendre une autre langue, ce qui contribue à élargir la capacité de communication pour un étudiant et ouvre de nouvelles opportunités professionnelles. Etudier à l’étranger permettrait aussi de découvrir une autre culture. «Vivre dans un pays étranger et partager le quotidien des habitants confronteront inévitablement l’étudiant à des chocs culturels. Ce dernier devra, à cet égard, s’adapter à un mode de vie différent et à une autre manière de penser», indique-t-il.

Une telle décision permettrait, également, de s’initier à d’autres méthodes d’apprentissage et de travail, puisque suivre des cours dans une école ou université supérieure étrangère offre l’occasion de découvrir d’autres approches de traitement d’une discipline. «L’étudiant aura la possibilité au cours de son cursus d’apprivoiser d’autres méthodes de travail et d’expérimenter de nouvelles pratiques qui s’ajouteront à ses connaissances préalables pour créer un nouveau savoir plus diversifié», poursuit-il.

Quant à la quatrième raison, il s’agit de s’autonomiser et de commencer à construire son indépendance puisqu’il est indispensable de savoir se débrouiller en toutes circonstances. Finalement, mais pas moins important, étudier à l’étranger permettrait d’optimiser les atouts professionnels de l’étudiant puisque la mention sur son CV d’un cursus à l’étranger attire l’attention des recruteurs. «En effet, cela souligne la capacité de la personne à manier parfaitement une langue étrangère, à s’adapter et avoir une ouverture d’esprit et le sens de la responsabilité», indique-t-il.

Quels en sont les risques ?

De l’autre côté, les conditions de vie qui sont de plus en plus dures et les frais qui sont très élevés poussent les jeunes à réfléchir encore une fois et arrivent même à compromettre de nombreux projets étudiants. En effet, le financement des études à l’étranger pose un grand problème puisqu’il s’agit là de la chose la plus difficile quand un étudiant veut vivre à l’étranger sur le long terme. Il y a aussi le système légal qu’on doit bien respecter puisqu’on n’a pas les mêmes lois et il faut respecter les lois locales des autres pays. L’alimentation est aussi un point très important pour aller vivre à l’étranger, parce qu’on essaie, d’une manière ou d’une autre, de s’adapter directement avec les traditions des autres pays. Il y a aussi la liberté d’expression, puisque même dans les pays développés, on peut avoir du mal à s’exprimer. L’autre souci est la sécurité; prétendre se sentir à l’aise dans toutes les situations à l’étranger serait présomptueux, même dans un pays développé, car sans vouloir dramatiser, le crime et la violence sont présents partout. Il y a aussi l’arnaque, qu’on a vécue partout ; pour les logements, dans les restaurants, dans les marchés, dans les magasins…

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