Sondage Sigma Conseil | Des chiffres attendus, des interrogations légitimes : Vers un duel Saïed-Moussi ?

Sigma conseil persévère et accorde, dans son dernier sondage au Président Kaïs Saïed, la possibilité de remporter la prochaine présidentielle avec 90% des voix des électeurs


En parallèle, le Parti destourien libre (PDL) arrachera 34% des législatives, soit plus de 70 sièges et sa présidente, Abir Moussi, sera appelée à former le prochain gouvernement

Que faut-il retenir des chiffres révélés par le dernier sondage d’opinion effectué par Sigma Conseil pour le compte du quotidien El Maghrib et publié dimanche 19 septembre ?

Faut-il conclure, comme n’hésitent pas à l’affirmer beaucoup d’observateurs et d’analystes politiques — que désormais s’il existe encore une compétition à caractère politique, elle concernera Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre (PDL) dont le parti gagnera 34% des sièges au Parlement, au cas où auraient lieu dans les jours à venir ou les prochaines semaines des élections législatives, d’une part et, d’autre part, Kaïs Saïed, le Président de la République, dont on lui attribue la paternité d’un parti qui est en phase de création selon la question posée par Sigma Conseil aux citoyens sondés et auquel on accorde la possibilité d’enlever la deuxième place aux éventuelles législatives anticipées avec 21,6% des sièges du Parlement bien avant Ennahdha accrédité seulement de 12% des intentions de vote des Tunisiens, alors que Qalb Tounès, le parti qui s’est classé au deuxième rang lors des élections de 2019 avec 38 députés derrière Ennahdha qui a remporté 52 sièges, a disparaîtra pratiquement des premières loges en récoltant 1% des voix, soit l’équivalent de trois députés sur les 217 qui composent l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Une recomposition totale du paysage parlementaire est donc promise aux Tunisiens avec Abir Moussi qui pourrait disposer d’au moins 71 députés, ce qui lui permettra de disposer du droit constitutionnel de former le prochain gouvernement. Sauf que l’on se pose déjà la question : avec qui parmi les partis présents sur la scène parlementaire et ayant réussi à glaner des sièges au palais du Bardo (à l’instar d’Attayar, d’Achaâb ou de Tahya Tounès ou Machrou Tounès) Abir Moussi va-t-elle coaliser dans le but de pouvoir former son gouvernement et lui assurer la confiance du Parlement ?

Il va sans dire que toutes ces hypothèses pourraient se concrétiser au seul cas où le système parlementaire serait maintenu dans la nouvelle configuration qui sera empreinte d’un paysage politique national qui sera issu de la dynamique enclenchée le 25 juillet dernier.

Obtenir la confiance du Parlement, donc chercher le vote du plus grand nombre des députés appartenant le cas échéant à des formations politiques diverses dans le cadre d’une coalition ou d’un consensus ne sera plus de mise au cas où l’on opterait pour un nouveau système présidentiel dans lequel le gouvernement sera avalisé par le Président de la République et sera aussi responsable devant lui, alors que le chef du gouvernement ou plutôt Premier ministre sera désigné par le Chef de l’Etat.

Toutefois, le Président de la République sera obligé, même si le système futur sera présidentiel, de désigner au poste de chef du gouvernement ou de Premier ministre le président ou le secrétaire général du parti qui aura remporté la majorité absolue au Parlement, soit 109 sièges ou le plus grand nombre de sièges. Pour être plus clair et plus concis : au cas où la présidentielle — comme le montre le sondage de Sigma Conseil — porterait de nouveau Kaïs Saïed au palais de Carthage avec 90% contre Abir Moussi qui ne pourra récolter que 2% selon le même sondage, le Président Saïed se trouvera dans l’obligation de cohabiter avec sa concurrente Abir Moussi, toujours au cas où son parti remporterait les 34% que lui prévoit le même sondage d’opinion.

Ainsi, les Tunisiens découvriront — au cas où toutes ces hypothèses se concrétiseraient — une nouvelle expérience politique, appelée la cohabitation entre un  Président de la République n’appartenant officiellement à aucun parti politique même si le parti dont ont lui impute la paternité va le  soutenir publiquement et un chef du gouvernement ou un Premier ministre provenant d’un parti concurrent et aussi un gouvernement dont les ministres pourraient ne pas recevoir l’aval  du Chef de l’Etat.

Un commentaire

  1. Mohamed Mamoghli

    21/09/2021 à 20:47

    (le chef du gouvernement ou plutôt Premier ministre sera désigné par le Chef de l’Etat.) (La Presse du21.09.21)
    A mon avis la meilleure solution si possible est que Abir Moussi coopere avec le président.
    Ensemble peuvent constituer une nouvelle force forte qui est capable d´activer un grand changement konstructif pour notre peuple et le sortir du moyenage d´avant le 25 juillet vers un niveau politique presque parfait.

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