Comment l’Ugtt — qui a constitué depuis sa naissance en 1946 un partenaire incontournable écouté et aux apports recherchés et hautement appréciés dans toutes les crises qui ont bouleversé la Tunisie du temps de la colonisation, du mouvement de libération nationale, de l’édification de l’Etat moderne, de la Révolution du 17-Décembre/14-Janvier et du Dialogue national —, va-t-elle se comporter en l’étape actuelle, celle de la dynamique déclenchée le 25 juillet 2021 et renforcée, ou pour dire encore plus concrètement, institutionnalisée par les dispositions transitoires prises par le Président Kaïs Saïed en date du 22 septembre.
Autrement dit et encore plus clair, les syndicalistes de la Place Mohamed-Ali, qui ont considéré dès les premiers jours de la dynamique du 25 juillet 2021 que les décisions de cette nuit historique «représentent une chance pour rompre avec une décennie de chaos, de corruption et de propagation du terrorisme», vont-ils se contenter d’assister en spectateurs dociles à l’application des dispositions transitoires contenues dans le texte du décret présidentiel du 22 septembre, ou cherchent-ils à convaincre le Président Kaïs Saïed, que même s’ils expriment un certain soutien critique et prudent à certaines dispositions de ce même décret, qu’ils ont un rôle à jouer dans la consécration de la dynamique du 25-Juillet, notamment dans ses chapitres relatifs à la lutte contre la corruption et la malversation et que la centrale syndicale ouvrière reste toujours la citadelle imprenable et le rempart infranchissable face aux apôtres de la sédition, de la violence et de la haine.
Et même si le communiqué, publié hier vendredi 24 septembre par le bureau exécutif de l’Ugtt, appelle au respect des acquis de la révolution, en premier lieu les droits et les libertés, on y décèle une volonté affirmée de lutte continue afin de faire prévaloir les traditions du dialogue et de la concertation comme valeurs suprêmes qui résistent à toutes les crises, les incompréhensions et les malentendus.