Il a suffi d’aligner Khélifa comme avant-centre, ce qui a libéré Iwuala, pour que la machine « sang et or » carbure à plein régime.
En football, des fois la solution saute aux yeux. Il suffit de replacer un joueur sur le terrain pour que la machine carbure. Radhi Jaïdi l’a bien compris samedi. Une première mi-temps durant, son équipe a opéré un pressing haut se montrant plus entreprenante que son adversaire. Pourtant, le score est resté vierge quand l’arbitre a renvoyé les deux équipes aux vestiaires pour la pause mi-temps. A la reprise, le coach «sang et or» n’a pas attendu pour faire le changement qui allait renverser la vapeur. Il a aligné Nassim Ben Khélifa comme avant-centre, ce qui a libéré Anayo Iwuala. Le Nigérian, infatigable tout au long de la période initiale, mais inefficace car il n’évoluait pas dans son meilleur registre, a trouvé ses repères à la reprise. Et pour cause : il a été aligné après la pause dans son poste de prédilection, ailier gauche. Par ailleurs, il est parti sur la gauche lorsqu’il a signé le but de la victoire. Un joli but qui dénote de la qualité intrinsèque du joueur qui sera très utile, sur la scène africaine en particulier. Il lui a suffi d’un coup de rein pour qu’il prenne de vitesse les défenseurs adverses avant d’adresser un tir croisé si puissant que Gaaloul n’a rien vu venir.
Certes, Nassim Ben Khélifa n’a pas trop pesé sur la défense sfaxienne, mais a eu le mérite d’assurer la liaison en phase offensive. Mais à la longue, cela ne suffira pas. Un attaquant, c’est aussi un buteur. A défaut, il doit créer des occasions et tant pis s’il les rate. L’essentiel, c’est de peser lourdement sur les défenses adverses. Bref, Ben Khélifa gagnera à se montrer plus habile dans les 30 derniers mètres. Cela fait neuf mois qu’il est au Parc B et on n’a pas encore vu grand-chose de lui. Il est temps qu’il se démène un peu plus. Pour Radhi Jaïdi, le sacre de samedi est un gage de tranquillité. Son coaching s’est avéré payant. Il lui a suffi d’un seul changement et le tour est joué. Désormais, il peut s’attaquer au travail spécifique pour certains joueurs, Nassim Ben Khélifa en particulier, qui pourra être beaucoup plus utile à l’équipe à condition qu’il perce dans les 30 derniers mètres.
Le CSS se cherche encore…
Si Radhi Jaïdi n’a pas tardé à trouver la faille, ce n’était pas le cas de son confrère, l’Italien Giovanni Solinas. L’entraîneur italien a joué également l’offensive. Sauf que son attaque a terriblement manqué de percussion dans les 30 derniers mètres. Et pour cause : son avant-centre Firas Chawat est en méforme depuis un certain temps et il n’a rien fait pour être à la hauteur contre l’EST.
En attaque, quand l’avant-centre manque de punch et que l’entraîneur ne dispose pas de solution de rechange, marquer de buts devient chose difficile. Contrairement à Jaïdi et, même s’il a opéré également des changements, Giovanni Solinas n’a pas trouvé la faille. Pourtant, ses joueurs ont développé aussi un volume de jeu intéressant. Sans plus quand il s’agissait d’inquiéter Moez Ben Chérifia. Bref, il a suffi à Jaïdi de mieux utiliser son effectif pour que la magie opère. Un changement doublé d’un replacement d’un attaquant sur le terrain et l’efficacité a été au rendez-vous. Ce n’était pas le cas de Solinas qui a eu beau utiliser toutes les solutions qu’il avait sous la main. En vain. Le problème au CSS, c’est que ses dirigeants pensent qu’il suffit de ramener un technicien étranger et lancer des jeunes dans le bain pour que la machine carbure. Or, il suffisait de faire retrouver ses prouesses à Firas Chawat pour que l’attaque sfaxienne se montre percutante. Il semble que tout l’été, Chawat n’aurait pas bénéficié d’un travail spécifique. Sinon, comment expliquer que le joueur est aussi évasif comme il l’a été à la fin de la saison écoulée !
Au CSS et à moins d’un mois de l’entame de la nouvelle saison, Giovanni Solinas a encore du pain sur la planche au niveau offensif. Les attaquants sfaxiens développent un volume de jeu intéressant, mais piétinent dans les 30 derniers mètres, Chawat en particulier. Sur le plan défensif, l’équipe se porte légèrement mieux bien qu’il ait suffi d’une accélération du Nigérian Iwuala pour mettre à nu les carences physiques des défenseurs sfaxiens. Dagdoug et Ghram dans l’axe ont été pris de vitesse. Par ailleurs, ils n’ont pu rien faire pour éloigner le danger. Du coup, Mohamed Hédi Gaaloul s’est trouvé seul face au boulet de canon d’Anayo Iwuala. Samedi, le meilleur l’a emporté. Les «Sang et Or», plus entreprenants, se sont adjugé logiquement le trophée de la Supercoupe de Tunisie face à des Sfaxiens qui ont encore des réglages à faire avant l’entame de la nouvelle saison.