Banque mondiale : Soutenir les pays les plus pauvres de la planète

L’IDA, en partenariat avec d’autres agences, met de plus en plus l’accent sur les pays fragiles et touchés par un conflit. Elle a doublé son appui financier aux pays confrontés à la fragilité, le portant à 14 milliards de dollars.
Avant la construction du pont, les conditions de vie des villageois laotiens étaient très difficiles. Leur production agricole ne parvenait pas à satisfaire la demande pour la saison. Pire encore, lorsqu’il pleuvait, ils ne pouvaient ni aller travailler ni se rendre à l’hôpital en cas de maladie. C’est alors que l’aide est arrivée, et une idée aussi simple que celle de construire un pont sur un cours d’eau a transformé la vie des paysans, amélioré leurs moyens de subsistance et leur bien-être. «Le pont a raccourci le chemin qui mène à notre exploitation agricole», affirme Thoumphonea, chef de communauté dans la province de Huaphan. «Désormais, il est facile d’emmener les femmes enceintes et les enfants au centre de santé ou à l’hôpital pour les faire vacciner».

Projets locaux

Ce pont fait partie des plus de 4.500 projets que les communautés laotiennes dans les zones reculées ont mis en œuvre au titre du Fonds pour la réduction de la pauvreté au Laos. Ce fonds met en œuvre une série de projets locaux, financés par l’IDA (le guichet de la Banque mondiale destiné aux pays les plus pauvres, connu aussi comme l’Association internationale de développement), en appui aux efforts des pouvoirs publics visant à améliorer le bien-être des populations les plus pauvres et les plus marginalisées du pays. D’autres donateurs ont suivi l’exemple après l’implication de l’IDA. Plus de 10.000 familles ont bénéficié de ces projets au cours des 16 dernières années.

Le pont est une illustration du mode de fonctionnement de l’IDA. En prêtant son concours au plan de développement d’un pays, l’IDA met ses connaissances et son expertise mondiales à contribution pour adapter son assistance aux besoins locaux.

Toutefois, au-delà du financement, l’IDA joue un rôle plus important dans l’environnement mondial du développement. Elle est présente dans tous les pays pauvres, intervient dans tous les secteurs, et appuie les objectifs de développement de chaque pays. Pour chacun de ses pays membres, l’IDA offre aux donateurs, aux partenaires des secteurs publics et privés, à la société civile, aux organisations multilatérales et aux acteurs locaux du développement une plateforme commune leur permettant de collaborer et de cibler leurs efforts en vue d’atteindre le plus grand impact possible.

Extrême pauvreté

Pour être éligible à l’aide de l’IDA, le revenu national brut (RNB) par habitant du pays doit être inférieur à un seuil établi et fixé à 1145 dollars pour l’exercice 2019.

Environ deux tiers des personnes vivant dans l’extrême pauvreté, soit à peu près 500 millions de personnes, vivent dans les 75 pays éligibles aux ressources de l’IDA. L’extrême pauvreté se concentre de plus en plus dans les pays les plus fragiles de la planète, dont beaucoup se trouvent en Afrique.

C’est la raison pour laquelle l’IDA, en partenariat avec d’autres agences, met de plus en plus l’accent sur les pays fragiles et touchés par un conflit. Elle a doublé son appui financier aux pays confrontés à la fragilité, le portant à 14 milliards de dollars, dont une allocation de 400 millions de dollars au Yémen, avec plus de 2 milliards de dollars de financement supplémentaire au profit des réfugiés et des communautés d’accueil. Certes, le taux de pauvreté recule dans le monde, mais le combat contre l’extrême pauvreté demeure très ardu. Et pour cause, les populations les plus pauvres de la planète sont en première ligne des problématiques les plus urgentes au niveau mondial, telles que la fragilité ou le changement climatique, qui les touchent de façon disproportionnée, mais sur lesquelles elles ont très peu de contrôle.

Monde en mutation

Pour demeurer efficace, l’IDA s’adapte aux besoins d’un monde en mutation — en accélérant ses actions, en orientant ses financements et en développant des solutions pour répondre aux problèmes de développement les plus aigus. Elle a, par exemple, mobilisé 545 millions de dollars d’aide d’urgence au profit du Mozambique, du Malawi et du Zimbabwe, après le passage du cyclone Idai qui a dévasté ces pays en mai 2019.

Dans la perspective d’IDA19 : croissance, population, résilience

L’année 2019 est cruciale pour l’IDA, dans la mesure où les délégués à l’IDA sont en train de concevoir le paquet de mesures pour la reconstitution des ressources au titre d’IDA19 qui couvrira les exercices 2021-2013 et qui sera annoncé en décembre.

L’IDA19 mettra davantage l’accent sur les cinq thèmes stratégiques suivants : emplois et transformation économique, gouvernance et institutions, genre, changement climatique et fragilité, conflit et violence. Parallèlement, elle s’attaquera aux défis émergents tels que la viabilité de la dette, tirera parti des opportunités qu’offre l’économie numérique et continuera d’investir dans les populations (appelées «capital humain») et le développement inclusif— car les populations prospèrent lorsqu’elles sont en bonne santé, ont accès à l’éducation et la possibilité de participer, malgré le handicap.

Cet accent mis sur la croissance, les populations, la résilience et la collaboration avec une grande coalition de partenaires, marque l’ambition de l’IDA de mettre fin à l’extrême pauvreté au cours de la prochaine décennie, de créer des opportunités pour les populations les plus pauvres de la planète et d’aider les pays bénéficiaires à réaliser les Objectifs de développement durable (ODD).

Source : Banque mondiale

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