Noureddine Hajji, Directeur Général d’EY Tunisie: « Les chefs d’entreprise ont besoin d’être mis en confiance» 

Selon le directeur général d’EY, les entreprises ont besoin d’un climat des affaires assaini et régi par des règles claires et respectables.


Commentant les résultats de l’édition 2021 de  l’enquête  réalisée auprès des chefs d’entreprise, Noureddine Hajji, Managing partner EY, a souligné que le baromètre traduit la mouvance qu’a connue le monde des entreprises et d’une manière générale, de l’économie tunisienne tout au long de la période post-révolution. Selon Hajji, les statistiques révélées par le baromètre inspirent, à la fois, frustration et fierté. Frustration parce que l’enthousiasme des dirigeants  en 2011 s’est étiolé et a fait place à l’inquiétude et au pessimisme. “ L’enthousiasme, voire l’euphorie, de  l’édition 2011 s’est progressivement effrité  au fil des ans.  En 2011, 100% des dirigeants estimaient que la stabilisation de la conjoncture économique, politique et sociale devrait avoir lieu  à moins de deux ans. A ce moment-là, une très forte majorité des chefs d’entreprise ont déclaré être engagés dans des projets d’investissement, notamment dans les régions à l’intérieur et en développement à l’international. Dix ans plus tard,  presque 98% estiment que la conjoncture économique, politique et sociale est mauvaise et 60% estiment qu’elle va encore se dégrader. 24% uniquement projettent d’augmenter leur investissement », a-t-il noté. Abondant dans ce sens, le directeur général d’EY Tunisie a critiqué “ l’indifférence” face à laquelle les entreprises du secteur privé ont dû composer  et faire preuve de résistance. Et d’ajouter  :  “Il me paraît que ce sont  les entreprises  qui créent de la richesse qui ont pu permettre à notre pays de rester encore debout. Pourtant nous continuons à assister peut-être avec une indifférence déconcertante au déclin progressif d’une bonne partie d’entre elles. En 2011, 70% des dirigeants d’entreprise estimaient que la survie de leurs entreprises n’est en aucun cas menacée quelle que soit l’évolution de la conjoncture. Aujourd’hui, ils ne sont que 19%”. Hajji  a, en outre, souligné le potentiel  gâché des entreprises par un  climat d’investissement qui ne leur était pas favorable.

Des entreprises qui réussissent malgré un contexte défavorable 

Toutefois, cette frustration ne doit pas cacher un côté lumineux. Celui de la résilience. C’est, en ce sens, que le  directeur général d’EY  a affirmé que  le baromètre met en évidence des entreprises qui continuent à réussir malgré ce contexte. “Ce sont  des entreprises qui continuent à faire de la croissance, de la forte croissance même , qui continuent à créer de la valeur, à offrir des opportunités à nos jeunes, à surfer sur la vague de l’innovation. Ce sont de véritables success stories, notamment dans le domaine des services, de la technologie. Mais pas que. Elles sont dans les domaines de la santé, de la pharma, des industries agroalimentaires, mécaniques et électroniques. Elles ne sont pas nombreuses, certes, mais ce sont ces entreprises-là qui sont en train de tirer vers le haut notre tissu entrepreneurial”, a-t-il précisé.  Les startup  sont également un domaine où on ne fait pas de surplace. Hajji a, en effet,  salué l’émergence d’une génération de jeunes talentueux qui ont contribué à la création d’un écosystème de startup  innovantes des plus performantes dans la région.

Par ailleurs, le DG d’EY a clôturé son mot d’ouverture sur une note positive en soulignant la capacité des entreprises à innover. A cet égard, il a précisé qu’elles ont besoin d’un climat des affaires assaini et régi par des règles claires et respectables. Et de soutenir  “Ces entreprises demandent  que le climat des affaires soit nettoyé de toute forme de contrainte et probablement en ces moments précis de l’Histoire, les chefs d’entreprise ont besoin  d’être  mis en confiance par les pouvoirs politiques et  soutenus par les structures de l’Etat en Tunisie et à l’étranger là où ils opèrent pour qu’ils soient pleinement associés à la construction de notre pays”.

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