Point de vue: Kamel Degguiche, acte II…

Point de vue

Ce n’est pas une surprise, Kamel Degguiche, limogé par Mechichi, retrouve son poste de ministre des Sports.


Retournement de situation attendu dans ce nouveau contexte politique qui permet à l’ex-nouveau ministre des Sports d’avoir une seconde chance pour faire mieux que son premier passage. Maintenant, il s’est «débarassé» de l’ex-secrétaire d’Etat  et ministre par intérim avec laquelle le courant ne passait pas du tout. Son premier passage n’était pas un franc succès et cela  Degguiche en assume une bonne partie et non la totalité. Cette fois, il n’aura pas la lourde et inconvenante charge de l’emploi et de la formation professionnelle, et c’est un bon atout. Cette fois, Degguiche doit avoir plus d’emprise et d’ascendant sur les présidents des fédérations car il a une bonne couverture politique. On n’oubliera surtout pas comment il a été «forcé» à faire revenir le championnat la saison dernière en plein covid alors qu’il a arrêté une autre date qui n’a pas plu au président de la FTF. Ce n’était pas beau comme image à l’époque, et tout cela doit être corrigé. Kamel Degguiche, juriste connu en sport, homme intègre, enseignant universitaire et ayant une bonne expérience dans les fédérations (boxe et athlétisme), doit faire mieux et apporter plus au sport tunisien. Pour cela, il doit faire mieux en termes de casting de son staff où quelques-uns sont parachutés et qui n’ont pu rien apporter. Saura-t-il, avec son expérience et ses qualités d’homme de terrain qui connaît les soucis des sportifs, faire bouger les choses et entamer les réformes?

Sur ce ministère des Sports où le chaos et les interférences font des ravages, il y a beaucoup à faire pour mettre de l’ordre dans la maison. Du côté de l’élite, les attentes sont énormes, mais y a-t-il assez de moyens, d’intelligence et d’équité pour encadrer les champions dépourvus de l’attention qu’ils méritent? Les dossiers sont nombreux et notre ami Degguiche en est conscient. Le chômage des enseignants diplômés en éducation physique, les maisons des jeunes, la fameuse loi sur les structures sportives (qui traîne dans les bureaux du ministère alors que c’est le même ministre qui a constitué une commission très restreinte où il n’y a que des juristes et amis!), les relations avec les fédérations sportives, l’infrastructure sportive, les métiers du sport, l’état déplorable des instituts des sports, le statut des entraîneurs et des dirigeants, l’employabilité en sport… cela ne manquera pas de dossiers. Le plus important, c’est de changer d’approche, c’est de rénover les méthodes de travail au sein de ce ministère. C’est que ce défilé de ministres n’a rien apporté au sport. Ils ont tous plongé dans le quotidien et dans les conflits personnels inutiles, en soignant leurs images. Pas plus. Une seconde chance, ça ne se reproduira pas, et K. Degguiche le sait. Son plus grand défi, à notre avis, c’est d’oublier sa casquette de membre du Cnot, et de fuir autant que possible l’influence de son président. Si Degguiche le fait, et qu’il s’entoure de gens compétents et mobilisés pour leurs activités au ministère, il aura des chances énormes de réussir. Au moins, il commencera une vraie réforme du sport tunisien. Sinon, ce sera alors les mêmes déceptions devant cette pénible et controversée réalité du sport tunisien.

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