A la mémoire de notre cher et regretté
Salah ROMCHANI
(18/10/2010)
11 ans déjà, 11 ans d’absence, 11 ans de long silence… et pas un jour sans que je ne pense à toi. Tu me manques mais ça tu le sais déjà.
Tu es parti. Et avec toi, une partie de moi aussi.
Mon deuil a été long. On va dire que je n’ai rien oublié de toi mais que j’ai fini par me faire une raison.
Tu es parti. Un matin très tôt, c’était fini.
Comme ça, d’un seul coup. Du jour au lendemain.
Les jours, les semaines et les mois qui ont suivi ont été très durs. Je crois que j’étais dans le déni.
Impossible pour moi d’admettre cette tragédie. Ma peine était inouïe.
Ce jour-là, en apprenant la nouvelle, j’ai eu le choc de ma vie.
Mon cœur a sursauté et j’ai senti quelque chose en moi se briser. Une ancienne voisine en me croisant m’a dit «c’est réconfortant, c’est bien ! il n’a pas souffert au moins !». Les gens, bon sang, les gens…
Taisez-vous ! Vous n’en savez rien. Mon père, mon petit papa chéri est mort. Et j’ai perdu pied ainsi que l’envie. Puis petit à petit, je me suis relevée.
Et j’ai appris de nouveau à regarder sans pleurer cette jeune fille «bras dessous-bras dessus» avec son père au détour d’une rue.
J’ai recommencé à sourire, à marcher sans faiblir, à faire des projets, à continuer. A accepter cette immense peine pour moi sans les regards de mes amis. A assumer mes propres sentiments aussi, ce déchirement enfoui. Mes yeux étaient éteints. Mon âme était meurtrie.
11 ans, papa chéri. C’est long, c’est à peine croyable, mais j’ai réussi. Je m’en suis sortie.
Je me suis accrochée et j’ai continué à avancer.
Je sais que tu nous souris car je souris aussi. Je sais aussi que rien ne dure, il faut absolument profiter de la vie et suivre ses envies.
Je t’embrasse mon papa depuis ici-bas.
Je t’aime et je pense à toi.
Tes filles Azza et Lilia.