
Partout, dans les rues, devant les établissements scolaires, les grandes surfaces… les citoyens sont sollicités par des mendiants qui y font la manche. Compter sur les dons d’autrui pour subsister et subvenir à ses besoins est-il une bonne solution ?
Vivant dans l’oisiveté, les mendiants cherchent à gagner facilement leur pain : ils deviennent légion et se basent sur des stratégies gagnantes de compassion et de pitié pour soustraire des sous aux autres. Ces escrocs, issus de différentes palettes d’âges, ne se contentent pas du peu d’argent qu’on leur donne : ils visent des sommes trébuchantes et considérables et non quelques oboles qu’ils osent, parfois, refuser ou rejeter. Si ces derniers comptent accumuler l’argent au détriment des autres pour se faire des fortunes, ils ont réellement tort : vivre d’aumône n’a jamais garanti une vie paisible et mis fin à la misère. Le travail est la seule issue apte de leur procurer stabilité et dignité, surtout. En fait, la prétention à la pénurie des petits boulots est un leurre : faucher la terre, aider les autres dans les tâches ménagères, ramasser les bouteilles en plastique sont, entre autres, des moyens qui, indépendamment de leur rentabilité, assurent estime et honorabilité.
Or, hormis quelques personnes, les autres n’adhèrent pas à ce type de travaux : ils s’y voient dégradés et rabaissés, et préfèrent recourir au chemin le plus évident : la mendicité. Il faudrait, par ailleurs, signaler que ces individus constituent un péril pour la société. En effet, leur omniprésence pourrait induire à des frustrations, causer des accidents de la route, effrayer des personnes malades : ils sont là, partout, à rabâcher les mêmes excuses et à prétendre avoir les mêmes maux faits de handicap, de fils en détention et de mères malades pour aiguillonner leur prochain, parfois très sensible aux heurs d’autrui et qui n’hésite donc pas à leur venir en aide.
En revanche, de l’autre côté de la rive, on trouve ceux qui, par exigence et dédain, imposent aux autres de leur donner des montants bien déterminés. Assis sur le trottoir, tenant une cigarette à la main, ce «mendiant cravaté» s’avère un bon manipulateur de la rhétorique : par le biais d’un langage recherché, il parvient à divulguer de fausses rumeurs sur sa famille, et ce, en vue de stimuler la commisération de ses interlocuteurs de quelque manière qu’elle soit. Ces personnes se rendent carrément hideuses pour devenir éloquentes et s’abreuvent d’humiliations et de répulsions plutôt que d’aumônes, puisque les gens deviennent totalement conscients de leur escroquerie. Néanmoins, il arrive que ces paroles charitables se métamorphosent en des actes de violence. Bien que ce ne soit pas un droit à acquérir, les mépris et les regards de ceux qui refusent de les aider pourraient faire d’eux de véritables délinquants. Il arrive à ces chômeurs entêtés de commettre des crimes : briser agressivement des vitrines de boutiques, souiller des voitures, menacer les autres, les arnaquer par des offenses verbales et des propos agressifs.
Dans les stations de métro, les gares et les places publiques, ces bandits deviennent des voleurs professionnels qui guettent leur proie pour lui dérober son sac ou sa valise. La question que l’on devrait poser est la suivante : quelle décision prendre pour mettre fin à ce phénomène endémique qui se répand et s’aggrave d’un jour à l’autre ? Comment se comporter avec ces marginaux notamment quand ils sont bien portants, costauds et donc capables de gagner leur vie autrement ?
Zeineb GOLLI