Le paysage médiatique national, plus particulièrement audiovisuel (en attendant que suive la presse écrite et électronique), est-il sur la voie de vivre une nouvelle mutation, celle de s’adapter aux nouvelles exigences d’une vie démocratique saine et intègre, en s’astreignant à la loi et en appliquant à la lettre les décisions que décrètent les instances officielles censées réguler la profession et lui faire éviter de tomber dans le piège des dérives et des dépassements qui vident ces mêmes médias de leur essence même ou raison d’exister, à savoir informer le citoyen sur la base des normes internationales en vigueur dans les pays démocratiques ?
La question s’impose quand on essaye d’analyser les objectifs ou plutôt les retombées de la décision de la Haica de saisir le matériel de diffusion de Radio Coran et de l’interdiction à la chaîne Nessma de diffuser ses programmes, d’une part, et de «la suspension volontaire et provisoire» par la chaîne Hannibal de ses programmes à partir du vendredi 28 octobre, d’autre part. Certaines voix ont beau s’élever pour dire ou s’interroger pourquoi la Haica est parvenue à appliquer ses décisions uniquement en cette période où les chaînes TV et radio contrevenantes ont perdu la protection de leurs soutiens politiques et que la chaîne Hannibal craint de son côté d’être l’objet de représailles auxquelles elle n’aurait pu résister pour les raisons que tout le monde connaît.
Il reste, cependant, à souligner que même si la Haica a trop tardé à imposer la mise en œuvre de ses décisions, on peut affirmer que le paysage audiovisuel, bien qu’il ait perdu pour le moment deux chaînes qui ont leur passé et leur présence dans l’histoire du pays, est mis sur les rails de la régularisation conformément aux exigences d’une information audiovisuelle qui respecte la loi en vigueur et obéit aux exigences de la profession.
Notre ambition est que l’intervention de la Haica soit saisie par l’ensemble des gens de la profession, et en premier lieu ceux qui dirigent les chaînes en question, comme une opportunité à exploiter en vue de la moralisation du secteur et du retour aux pratiques dignes d’un pays démocratique
