Honoré par le Parlement européen, Chamseddine Marzoug, cet humaniste qui a enterré des migrants africains à Zarzis, a été le principal oublié le jour de l’inauguration du deuxième cimetière réservé aux migrants et baptisé «Jardin d’Afrique».       

La migration clandestine n’a pas l’air de cesser. Elle diminue pendant l’automne et l’hiver certes, mais elle s’amplifie au cours de l’été et au printemps.

Les migrants africains et tunisiens ont causé des effets néfastes à la ville de Zarzis. En effet, les réfugiés dont les bateaux ont fait naufrage se comptent par milliers et provoquent, de temps à autre, des confrontations avec les habitants, bien qu’ils rendent service pour résoudre le problème des petits métiers.

Quant à ceux qui se sont noyés et qui ont perdu la vie, un cimetière leur a été réservé. Une parcelle de terrain qui s’est vite remplie. Les premiers migrants inconnus, majoritairement subsahariens, ont été enterrés par un marin-pêcheur qui s’appelle Chamseddine Marzoug. 

Puis avec l’aide de quelques associations humanitaires, un dossier a été mis à jour et présenté à l’ambassadeur de France qui a été alerté par Martine Vautrin, conseillère à l’Assemblée des Français à l’étranger et d’autres activistes, selon ses dires.

Les promesses et les engagements de Son Excellence n’ont pas tardé à porter leurs fruits et un autre lot a été acquis. Un deuxième cimetière baptisé «Jardin d’Afrique» y a été conçu et bâti par un architecte algérien. Seulement, le jour de son inauguration en présence de la représentante de l’Unhcr, Chamseddine a brillé par son absence, parce qu’il n’a pas été invité.

Dernièrement, la commune de Zarzis a offert des certificats d’honneur — bien mérités, mais sans cachet ni signature — à sept agents municipaux et a fait allusion par la même occasion aux garde-côtes et à la marine qui repêchaient des corps flottants au large de la mer, en signe de reconnaissance.

Mais ce qui paraît inadmissible, c’est l’oubli des agents du Croissant-Rouge et de la Protection civile qui étaient toujours présents, à côté des migrants, morts ou vivants. 

Et surtout Chamseddine Marzoug, cet humaniste qui a enterré ces morts de ses propres mains. Nombreux sont les médias internationaux à qui il a accordé des interviews et il a été honoré par le Parlement européen.

                                                                       

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