
Avec dix équipes issues de la zone Asie contre six de l’Afrique qui vont s’affronter trois semaines durant dans des duels âpres et acharnés, le vainqueur final est totalement incertain et impossible à pronostiquer. Les chances de la Tunisie qui participe avec une formation expérimentale et un groupe remodelé de 23 joueurs sont tout aussi incertaines.
Traditionnellement organisée par l’Union des Associations Arabes de Football, cette compétition régionale revisitée passe sous l’égide de la Fifa, mais semble promise à une très grande médiatisation internationale. Comme la compétition servira de répétition générale avant la prochaine coupe du monde au Qatar qui débute dans moins d’un an, le 21 novembre 2022 du moins sur le plan organisationnel pour le pays hôte, elle est l’objet de tous les regards et constitue l’attraction de cette fin d’année. Rappel historique. La première édition qui s’est déroulée en 1963 a connu le triomphe de la Tunisie en terres libanaises. Petit clin d’œil, c’est la génération finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations organisée par la Tunisie, deux ans plus tard, qui a excellé, soit quelques années avant la génération glorieuse qui a accédé à la Coupe du monde 1978 en Argentine. La Tunisie et la coupe arabe des nations, c’est donc une redécouverte. Sur les neuf éditions qui se sont produites, l’Irak est la nation la plus titrée avec quatre sacres. Deux éditions prévues en 1982 et en 2009 ont été annulées.
Formations expérimentales
Aussi surprenant et anecdotique que cela puisse paraître, aucune édition ne s’est déroulée en Afrique malgré le fort et prestigieux contingent d’une dizaine de pays arabes avec la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, le Djibouti, les Comores, la Somalie et le Soudan qui participent aux éliminatoires et aux phases finales. On peut y ajouter le Soudan du sud, pays né récemment de la partition politique et administrative du Soudan. A l‘occasion de cette phase finale au Qatar, six d’entre eux sont qualifiés à savoir la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte, la Mauritanie, le Maroc et le Soudan. Il y aura seize participants cette année contre douze auparavant. Seules six formations arabes viendront avec leur équipe type et leur groupe de joueurs qui participent régulièrement aux éliminatoires de la coupe du monde actuellement, à savoir le Qatar, la Jordanie, le Bahreïn, le Soudan, les Emirats Arabes Unis et le sultanat d’Oman. Tandis que pour la Tunisie ce sera une sorte de formation A’ avec une équipe qui compte de nombreux joueurs locaux ou évoluant dans le monde arabe. Ainsi, de nombreux titulaires parmi les 11 absents ne sont pas du périple en terre du Golfe, à savoir : Khazri (ASSE), Khaoui (Clermont), Skhiri (FC Köln), Laïdouni (Ferencvaros), Rafia (Standard), Kechrida (Salernitana), Bronn (Metz), Rekik (Arsenal), Abdi (Caen), Haddadi (Malatyaspor) et Tounekti (Groningen). A l’instar de l’Algérie qui envoie carrément une équipe A’ composée uniquement de joueurs locaux, du Maroc et de l’Arabie Saoudite, c’est une formation expérimentale qu’envoie la Tunisie. Les joueurs expérimentés comme Yassine Chikhaoui de l’ESS (qui revient de blessure), Aymen Abdennour, pensionnaire d’Umm Salal au Qatar ainsi que le relativement jeune Firas Belarbi, qui brille aux EAU avec Ajman FC, constituent des cartes à jouer dans cette compétition.
Un trophée identique à celui du Mondial
Lundi 22 novembre (il y a une semaine exactement), la présentation officielle du trophée s’est déroulée à Doha. Ce trophée est quasiment identique à celui de la coupe du monde avec cette fois-ci une focalisation sur la zone arabe du planisphère. S’agissant des primes et des récompenses financières allouées aux seize nations participantes, elles vont de 750 000 dollars pour chaque équipe éliminée lors de la phase de groupes à 5 millions de dollars pour le vainqueur du trophée arabe. Le finaliste récoltera 3 millions de dollars, le demi-finaliste vainqueur de la «petite finale» empochera la somme de 2 millions de dollars, le quatrième 1,5 million de dollars et les 4 quarts-de-finalistes chacun 1 million de dollars. Pour rappel, la Coupe arabe de la Fifa 2021 est une compétition co-organisée par la Fifa et la Fédération du Qatar (QFA). Elle se déroule au Qatar jusqu’au 18 décembre. Dans une récente déclaration aux médias, le coach adjoint Adel Sellimi a fait part des ambitions de la Tunisie qui jouera pour le titre. Les ambitions de la Tunisie sont légitimes mais c’est le Maroc, classé en tant que première nation Fifa du monde arabe, qui fait figure de léger favori, du moins sur le papier. Rendez-vous donc dès demain à 11h00 pour l’entrée en lice de la Tunisie face à la Mauritanie et que les nôtres annoncent la couleur sans round d’observation.