
La qualification pour les huitièmes de finale est devenue indécise après le revers face à la Syrie qui a terni la belle prestation livrée face à la Mauritanie
… En football, que ce soit pour un joueur ou une équipe, c’est toujours la dernière prestation et l’impression qu’elle laisse qui comptent. Il est donc tout à fait normal que la triste déroute des Aigles de Carthage face à la Syrie a gommé d’un seul trait le beau match devant la Mauritanie. Que s’est-il passé entre ces deux rencontres pour qu’il y ait ce changement d’impression et d’état d’esprit à 180 degrés ? Mondher Kebaïer et ses deux adjoints Adel Sellimi et Jalel Kadri cherchent encore à comprendre. Un jour sans pour le Onze tunisien ? Ça ne tiendrait pas debout car ce genre d’accident de parcours qui ne peut résulter que d’une lassitude physique et mentale ne peut survenir que lors d’une épreuve de longue durée. Lors d’une phase finale d’une compétition de haut niveau, un tel passage à côté de la plaque soudain et anormal est interdit et injustifiable. Mondher Kebaïer peut toujours invoquer le but précoce et stupide encaissé d’entrée, les simagrées de fautes et le cinéma des joueurs syriens multipliant les arrêts de jeu pour énerver nos joueurs et les sortir de leurs gonds avec la complicité d’un faible arbitre mexicain impuissant pour ne pas dire complaisant, le carton rouge pour Mohamed Ali Ben Romdhane et une infériorité numérique durant toute la seconde mi-temps, le second but qui a mis fin à tout espoir de retour dans le match. Invoquer tous ces prétextes pour trouver des excuses à lui plus qu’à ses joueurs et parler de circonstances atténuantes, ça ne pourrait en aucun cas constituer des arguments de poids susceptibles de convaincre et d’amortir le terrible choc de la déception. La principale force d’une grande équipe et de son staff sur le banc, c’est de pouvoir surmonter rapidement tous ces aléas et ces scénarios imprévus et imprévisibles et de retrouver rapidement lucidité, équilibre, force de caractère et de réaction. Malheureusement, il y a eu naufrage tactique qui a fait de nos joueurs de simples pions mal placés sur l’échiquier à la merci du stratège adverse. A 2 à 0 et à dix contre onze, ce fut donc ce dur et assommant «échec et mat» qui nous a laissés pantois et abasourdis.
Un tas de zones d’ombre
On se demande encore comment le forfait d’un joueur, en l’occurrence Hamza Mathlouthi, a pu poser problème pour conserver notre bonne assise défensive, peser aussi lourdement sur l’équilibre et le rendement des deux autres compartiments au point de dérégler toute la machine et tout le système de jeu! Positionnement sur le terrain, repères, fluidité, créativité et arguments offensifs qui sont notre principale arme dissuasive et qui découragent nos adversaires, tout a mal fonctionné et tout a été mis à plat. Tout ça à cause d’un mauvais choix, d’une décision assez bizarre : reconvertir Ghaylêne Châalali, un demi droit à vocation plus offensive que défensive, en arrière central gauche pour préserver le schéma du 3- 4-3 qui a été payant devant la Mauritanie ! Alors que tout simplement, il aurait été plus intelligent, plus astucieux de changer carrément de système et de plan de jeu pour déjouer la stratégie du coach roumain lequel a basé tout son plan et toute sa stratégie sur le visionnage de notre premier match réussi. Et d’aller même jusqu’à changer de onze rentrant en débutant par l’équipe de la seconde mi-temps devant les Mauritaniens avec la paire Naim Sliti—Youssef Msakni d’entrée, avec une défense à quatre, deux milieux défensifs au lieu de trois, deux joueurs de couloir et un attaquant de soutien en 9,5 derrière Lassâad Jaziri. Pour n’avoir pas été un bon anticipateur de la manière dont allait procéder et agir une équipe qui était dos au mur et un bon stratège pour la déjouer avec un plan de jeu différent, Mondher Kebaïer a été pris au dépourvu et plus exactement s’est mis au piège et l’équipe a payé cash cette mauvaise lecture d’un match que l’on avait sous-estimé. Nos chances de passage aux huitièmes cet après-midi restent intactes quand même malgré les retombées psychologiques de ce retour sur terre qui nous a été infligé par des joueurs syriens vaillants et rusés sans beaucoup de qualités. L’équipe des Émirats arabes unies jouera avec la peur au ventre car une défaite serait pour elle synonyme d’élimination en prévision d’un succès quasi assuré des Syriens aux dépens de Mauritaniens qui ont déjà fait leurs valises. Nous aussi, peut -être beaucoup plus, car le nul suffira à nos adversaires alors qu’il nous condamnerait à une sortie prématurée et désastreuse d’une épreuve sur laquelle nous avons beaucoup misé. Un ultime examen de taille pour un Mondher Kebaier averti, qui sait ce qui l’attend, pour se racheter car, en cas d’échec, il assumerait à coup sûr la plus grosse part de responsabilité et paierait le premier les frais d’une grande désillusion.