«Un logement décent pour tous et à faible coût», tel est le vœu de l’écrasante majorité des citoyens. Mais sur terrain, la réalité est tout autre… Mubawab décrypte le marché de la location au premier semestre 2021.
Le site leader de l’immobilier en Tunisie, Mubawab, vient de lancer sa nouvelle édition du «Tensiomètre locatif», qui retrace et analyse la dynamique de l’offre et de la demande, relative à la location longue durée au niveau national, durant le premier semestre 2021, en se basant sur les annonces publiées sur son portail (32 % des annonces partagées sur Mubawab.tn sont dédiées à la location et 40 % des visiteurs sont à la recherche d’une location). Loyers moyens, variation des prix, surfaces moyennes…, cette étude détaillée offre une analyse pointue sur la situation du marché de la location immobilière et propose des chiffres-clés, tels que l’évolution des prix en Tunisie avec un focus sur quelques zones.
Combien coûte un appartement vide ?
Selon le tensiomètre des loyers du premier semestre 2021, en Tunisie, un appartement vide —c’est-à-dire sans meubles venant le garnir— se loue, en moyenne sur l’année, à 1.475 DT par mois, avec une évolution semestrielle de 4,83% et annuelle de 10%. En effet, depuis le début de l’année et jusqu’au mois d’avril 2021, les prix de la location longue durée ont connu une régression de 5%. En revanche, au mois de juin 2021, les prix ont connu une hausse de 3% par rapport au mois précédent.
En ce qui concerne l’évolution des superficies, le tensiomètre indique que le recours vers des espaces plus grands garde la même tendance au niveau national. En effet, l’évolution des superficies est en perpétuelle progression, en fonction des demandes. On constate que 44% des appartements à louer, au premier trimestre 2021, sont dotés d’une grande superficie. Cela se maintient au deuxième trimestre, où 41% des appartements ont une terrasse ou un balcon. On constate, également, une évolution des superficies de 2 m² et de 13 m² sur les villes du Kram et Nabeul.
En revanche, on constate respectivement une baisse de 16 m², 11 m² et 9 m² sur les villes de La Soukra, Carthage et Ariana. En somme, on a gagné 1 m² en un semestre et on a gardé en moyenne la même superficie qu’au premier semestre 2020.
La Nouvelle Médina, Hammam-Chott et La Manouba, les villes les moins chères
Le ratio offre/demande (potentiel de croissance entre l’offre et la demande) a progressé dans certaines zones, surtout dans la banlieue nord de Tunis (Kram et Carthage notamment) où se situent les appartements les plus onéreux. La ville de La Marsa se retrouve à la tête de la pyramide avec un loyer mensuel moyen de 1.850 DT. Elle est suivie de la ville de Carthage avec 1.770 DT et le Kram avec 1.650 DT.
A l’inverse, dans le segment des appartements vides proposés à la location, on constate que les loyers les moins chers sont situés dans les villes de la Nouvelle Médina, Hammam-Chott et La Manouba, avec respectivement 675, 680 et 750 DT par mois.
Les quartiers les plus recherchés
Dans le focus «Quartier», Mubawab fait une sélection minutieuse des quartiers les plus recherchés, tendances et populaires, en se basant sur les composantes du tissu immobilier locatif de la zone, à savoir le prix moyen, l’offre et la demande, par rapport à trois indicateurs majeurs qui sont le budget, la superficie et la typologie. Les dix quartiers «stars» dans la location longue durée sont : La Marsa (1.650 DT), les Jardins de Carthage (1.840 DT), Les Berges du Lac II (2.900 DT), la Soukra (1.610 DT), l’Aouina (1.050 DT), Hammamet (1.070 DT), Aïn Zaghouan Nord (1.350 DT), Nabeul (970 DT), Cité Ennasr II (1.200 DT), Cité El Wafa (830 DT).
Il est important de souligner, dans ce même cadre, que depuis les années 90 et jusqu’à 2010, les promoteurs immobiliers construisaient quelque 14.500 foyers annuellement. Après 2010, ce nombre a chuté pour atteindre les 4.000. Cette régression s’explique, notamment, par la hausse vertigineuse du prix des terrains qui a été multiplié par vingt en certains endroits. Ainsi, pour couvrir les charges, les promoteurs se trouvent obligés de se tourner vers le créneau haut standing, étant donné que le logement social n’est pas assez rentable, mais cette politique ne permet pas un équilibre socioéconomique dans la gestion du secteur, car elle renforce les inégalités entre les couches sociales, avec un pouvoir d’achat qui ne cesse de baisser. Ce qui fait qu’aujourd’hui, acquérir un logement à faible coût est devenu le vœu de l’écrasante majorité des citoyens. Mais sur terrain, la réalité est tout autre !