Un voyage à travers les temps, pour raconter la femme dans ses multiples facettes.
En présence de la ministre des Affaires culturelles, l’Opéra Théâtre à la Cité de la Culture a accueilli, mercredi soir 29 décembre 2021, la présentation de « Shéhérazade Opéra » par l’artiste libanaise Jahida Wahba, dans laquelle elle interprète six autres personnages féminins emblématiques, en plus du rôle de Shéhérazade. Le spectacle est produit par le Festival de musique symphonique d’El Jem, en partenariat avec le Théâtre de l’Opéra de Tunis et Tfanen.
Avec la voix du conteur Hisham Al-Darwish, qui a replacé l’histoire dans son contexte, l’opéra Shéhérazade a été écrit dans un registre contemporain créant un pont entre contemporain et Orient, la Méditerranée et la culture amazighe, d’après l’idée et la conception de Emna Remili, et une composition musicale de Samir Ferjani.
Le spectacle s’est ouvert avec les sonorités instrumentales de l’Orchestre symphonique tunisien dirigé par Samir Ferjani accompagnant les voix de la chorale El Jem qui est née avec ce projet. Shéhérazade est une nouvelle lecture des « Mille et Une Nuit » d’une manière contemporaine, lorsque Shahrayar se confronte à ses tourments : pourquoi Shéhérazade l’a-t-elle changé ? Elle lui raconte, tout en chant, des voix de femmes qui ont marqué l’histoire humaine dans plusieurs domaines : politique, amour et poésie, à l’instar de Alyssa, Cléopâtre, Rabaa Al-Adawiya, la Walléda, Zennobya et Al-Khansa.
Avec sa voix forte et sa capacité étonnante à adapter sa voix au chant opéral, Jahida Wahba est montée sur scène, dans un costume flamboyant, elle fut, le temps d’un spectacle, la voix et l’âme de Shéhérazade, portant aussi la voix de femmes qui ont enrichi notre mémoire collective. Shéhérazade est le symbole qui a réussi à survivre à une mort inévitable pendant mille et une nuits.
«Shéhérazade Opéra» est une œuvre lyrique musicale, un voyage et un récit de femmes. Elle voyage d’une époque à une autre à travers sept tableaux.
De «Alyssa», la reine aventureuse, à «Rabaa Al-Adawiya» qui croit en l’amour absolu, et «Walléda» qui a choisi de dominer l’univers depuis le balcon de l’amour, suivie de «Al- Khansa» qui a pleuré jusqu’à la cécité son frère Sakhr, «Cléopâtre», la reine amante, pour conclure le voyage Avec «Zennobya», la femme qui a construit sa ville et affronté ses ennemis pour atteindre l’immortalité… l’œuvre est un voyage intemporel, une évocation de récit de femmes…
L’opéra de Shéhérazade, écrit en arabe littéraire par la romancière Emna Remili, porté par la voix envoûtante de Jahida Wahba, accompagné par la voix de Montasser Bazaz dans le rôle de Shahrayar, sur une musique de Samir Ferjani, arrangé par Aymen Saleh sur une scénographie de Bassem Hahlav et une mise en scène de Bassam Hamama, fut un moment fort pour finir l’année en beauté.