Vignette auto 2022 : Une taxe qui fâche !

Pour les usagers, la question est de se demander si l’Etat a bien investi dans l’infrastructure routière pour être méritoirement récompensé. Donnant-donnant, dites-vous !

Sur nos routes, il y a de quoi avoir peur, quand on sait que la sécurité routière a toujours été un des derniers soucis de l’Etat. Un danger banalisé, lourd de conséquences à bien des égards. Et que seulement les usagers en paient, plus souvent, les frais. Sans contrepartie ni service rendu..! Le taxe de circulation, ou vignette automobile a-t-elle raison d’être? A quoi sert, alors, de payer des sommes faramineuses pour n’avoir rien en échange ? Et ça s’applique toujours à la loi de finances 2022 qui vient d’être approuvée, avec en toile de fond des majorations pour des réformes fondamentales. Une manière soi-disant pour renflouer les caisses de l’Etat dont le budget est fixé, cette année, à un peu plus de 57 milliards de dinars. Soit une augmentation de 3,2% par rapport à 2021.

Routes : un état qui laisse à désirer

Qu’en est-il au juste de la récente augmentation des tarifs de la vignette auto? En fait, les véhicules légers, dits de tourisme, ont vu leurs taxes de circulation augmenter de 5 et 10 dinars, selon la puissance fiscale. Soit 65 dinars pour les 4 CV et 130 dinars pour la catégorie entre 5 et 7 CV. Ces impôts supplémentaires n’ont cessé de faire entendre les voix des frondeurs. Des automobilistes sont mécontents de ces majorations sans raison. Le gouvernement l’appelle réajustements, dans le sens de trouver de quoi financer sa recette développement, mais aussi de pouvoir équilibrer, si besoin est, ses déficits budgétaires. Mais, pour les usagers, la question est de demander si l’Etat a bien investi dans l’infrastructure routière pour être méritoirement récompensé. Donnant-donnant digne de ce nom, dites-vous! Dans le cas d’espèce, ce principe n’est guère respecté.

L’année dernière, rappelle-t-on, il y avait eu sur les réseaux sociaux des appels  au boycott du paiement des vignettes auto, en signe de protestation contre des services payés sans contrepartie. «Nous ne paierons pas les vignettes tant que les routes ne sont pas réparées..», avait-on commenté ainsi. L’amélioration de l’infrastructure routière demeure le parent pauvre. Rien n’y est fait depuis bien longtemps. L’état de nos routes laisse encore à désirer : chaussées défoncées, crevasses et nids de poule partout parsemés, axes routiers mal bitumés, des autoroutes non entretenues, des virages non signalés et bien d’autres tronçons qui s’érigent en causes d’accidents. Au cours des neuf premiers mois de 2021, l’Observatoire national de la sécurité routière avait brossé un bilan noir de 732 morts et près de 5.000 blessés, dus, entre autres, à un réseau routier vieillissant. Une infrastructure quasiment en panne. «Seul celui qui a emprunté la route connaît la profondeur des trous », dit un adage chinois.

Où sont nos contributions..!?

Eh bien, tant pis ! Automobilistes, demerdez-vous! L’Etat fait ce qu’il veut. Son ministère de l’Equipement étant souvent aux abonnés absents. Pourtant, les tarifs des vignettes avaient rapporté à l’Etat, au titre de 2020, 175 millions de dinars pour un parc automobile de 2,3 millions de véhicules selon les chiffres de l’Attt, Agence technique des transports terrestres. Avec ou sans vignette, on est, si ce n’est nullement, très peu servi. Où sont dépensées les contributions annuelles des usagers ? On revient, ce alors, à la même question du départ : pourquoi paie-t-on pareille taxe sur des routes mal en point et non adaptées à la circulation? Alors que de tels frais ne sont faits que pour ça.

Pour rappel, le budget du ministère de l’Equipement était, l’année dernière, aux alentours de 1,735 milliard de dinars, soit en hausse de 17,3% en comparaison de celui de 2019. Il était, théoriquement, destiné à la maintenance périodique des ponts, l’entretien de 485 km de routes classées et de 470 km de pistes rurales. Le tout pour un coût de 207 MD, ce qui  a été jugé insuffisant pour avoir pu réaliser ces projets précités. On ne voit, jusque-là, rien venir. Promesses non tenues, pour ainsi dire. Et pour cause ! Payer un service non rendu, c’est comme on jette de l’argent par la fenêtre. A bon entendeur.. !

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