
Y aura-t-il un retour à l’enseignement par groupes et par alternance pour freiner la hausse du nombre de contaminations, observée au cours de ces dernières semaines dans les établissements scolaires ?
La tension est montée d’un cran depuis la reprise des cours dans les collèges et les lycées. Le recul et le laxisme observé dans l’application des mesures barrières depuis le début de la rentrée scolaire, conjugués à l’apparition du nouveau variant, Omicron, 70 fois plus contagieux que le Delta, ont contribué à l’explosion du nombre de cas dans les classes des établissements scolaires dans les régions. L’apparition des premiers cas parmi les élèves a été observée dans les régions où le taux de vaccination reste faible par rapport à la moyenne nationale. Dans certaines zones, notamment rurales, les mesures de restriction sanitaire n’ont pas du tout été appliquées en milieu scolaire, en raison de l’absence de moyens et de budget. La distribution de masques de protection et de gel hydroalcoolique est, en effet, quasi impensable et irréalisable dans des établissements situés aux confins du pays et qui ne disposent même pas des commodités de base.
Le protocole sanitaire non respecté
La plupart des élèves se présentent tous les jours aux cours sans veiller ni à porter le masque, ni à se munir de gel, au motif que ni eux ni leurs parents ne disposent des ressources nécessaires pour l’achat quotidien et périodique de ces deux moyens de protection. Idem pour les responsables des établissements éducatifs qui n’ont pas les moyens d’acheter tous les jours des masques de protection pour les milliers d’élèves qui étudient dans les écoles, les collèges et les lycées. Le résultat est là. L’abandon des mesures de lutte contre le coronavirus dans les rangs des élèves a fait exploser le nombre de cas de contamination dans les salles de classe. Il y a quelques jours, plusieurs cas de contaminations ont été détectés dans des établissements éducatifs d’El Krib dans le gouvernorat de Siliana, entraînant la fermeture de deux classes dans une école de la région, et ce, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie.
Une décision qui diffère d’un établissement à un autre
Si au cours des deux années qui ont suivi l’apparition de la pandémie, le ministère de l’Education a rapidement mis en place une stratégie de prévention en adoptant notamment des mesures visant à limiter la propagation du coronavirus au sein des établissements scolaires, par la mise en place des systèmes de groupes par alternance et de l’enseignement à distance, ce dernier, qui a tenté d’accélérer, au cours de ces derniers mois, la vaccination des élèves de quinze ans et plus et d’imposer la présentation du passe vaccinal dans les établissements scolaires mais sans succès, semble aujourd’hui laisser le droit de regard de fermer ou non des salles de classe et des établissements scolaires aux directions régionales ainsi qu’aux directeurs d’écoles, de collèges et de lycées. Or, bien que le nombre de contaminations soit en constante hausse ces derniers jours, cette décision semble différer d’un établissement à un autre. A Sfax, suite à la recommandation de la direction régionale de la médecine scolaire et universitaire, le lycée de Sakïet Ezzit, où trois cas positifs dans trois classes différentes, ont été détectés, vient de fermer ses portes pour dix jours. La semaine dernière, une école primaire située dans la délégation de Ghraiba a également été contrainte de suspendre les cours à cause d’un nombre élevé de contaminations parmi les écoliers. Les responsables de certains établissements scolaires n’ont, pour l’heure, pas jugé nécessaire de suspendre les cours malgré le nombre élevé de contaminations dans les salles de classe, suscitant, ainsi la colère des élèves. Si le ministère de l’Education n’adopte pas de mesures dans les jours qui suivent pour freiner la hausse des contaminations, il subira très sûrement la pression de la Fédération Générale de l’Enseignement Secondaire qui ne compte pas laisser faire sans agir.