Entre richesse et défis et malgré les effets persistants de la pandémie, la station artistique B7L9 se lance dans une nouvelle saison pleine de nouveautés.
Au cours de l’année écoulée, B7L9 Art Station a continué à accueillir régulièrement des expositions, des ateliers, des discussions, des événements et des performances qui ont révélé le potentiel créatif et inspirant de la mise en relation d’artistes locaux, régionaux et internationaux autour de valeurs et de vulnérabilités communes.
Pour 2022, l’objectif est de continuer à promouvoir l’expression artistique dans le monde arabe au sens large, et de rassembler les artistes et les communautés créatives de Tunis et du monde entier dans ce qui ressemble à une démocratie fragile, mais pleine d’espoir.
«Here After»
Organisée par Karim Sultan, l’exposition «Here After» qui a commencé le 6 janvier et se poursuit jusqu’au 13 février 2022 réunit des expressions multidisciplinaires, notamment l’art, l’édition et la littérature. Elle comprend une trilogie vidéo de l’artiste Larissa Sansour, une œuvre de fiction littéraire nouvellement commandée à l’auteur Karim Kattan, et l’adaptation d’un volume de la plateforme Lifta, dont les contributeurs sont des artistes, des designers, des écrivains, des praticiens culturels et des musiciens. «Here After» est conçue comme une intervention dans un programme qui aborde les idées sur l’avenir, en se concentrant spécifiquement sur le travail des artistes et des praticiens palestiniens qui ont abordé ce thème. Souvent abordé dans la science et la fiction spéculative, le thème du «futur» prend une dimension différente lorsque la construction ou la conception d’un avenir est un défi. Plutôt que de se concentrer sur le passé, et sur un lieu souvent conçu comme étant quelque part «là-bas», «Here After» place les idées, l’expérience et l’imagination de chacun au centre, dans l’espace et dans le temps, en direction de l’avenir, quel qu’il soit.
Les expositions à venir
B7L9 présente par la suite deux expositions individuelles développées et produites par des artistes innovants basés à Tunis. Ali Tnani transformera l’espace d’exposition par le biais d’installations sonores et visuelles immersives et de films documentaires. Cette exposition est développée en collaboration avec Ghassen Chraïfa et Tima Savchanko. Quant à Dora Dalila Cheffi, elle présentera un ensemble d’œuvres entièrement nouvelles produites pendant une résidence de neuf mois dans cet espace, avec des contributions de Rafram Chaddad, Deena Abdelwahed, Ratchopper, Atrous Amenallah et Viivi Prokfjef.
La saison à venir présentera un programme parallèle d’expositions, de résidences d’artistes et de performances. La résidence accueillera plusieurs fois par an des praticiens et des chercheurs, tels que l’artiste lumière, Bastien Lagier qui développera une installation immersive et interactive intitulée «L’ami des miroirs». L’acteur et dramaturge, Aymen Mejri, proposera, avec Godot, une interprétation dialectique contemporaine d’un classique moderne ; et le chorégraphe, Rochdi Belgasmi présentera «Ma mère est un métier à tisser», un regard humoristique et profond sur la danse populaire et la masculinité dans le monde arabe. Le programme cinématographique se poursuit avec un cycle de projections du film «Zohra», réalisé par Albert Samama Chikly en 1922, pour commémorer le centenaire du cinéma tunisien. Et, pour finir, la Biennale de la photo de Jaou aura aussi lieu à Tunis, il s’agit d’une exposition de photographies et d’images animées à l’échelle de la ville, réunissant 70 artistes autour du thème «Le corps sans fin», organisée par Kader Attia, avec une série d’expositions développées par Olfa Feki et un symposium de 3 jours au centre-ville.