Start-up et écosystème d’accompagnement | Une évolution significative

Maillon-clé entre le monde de la recherche et le marché, les start-up ont pu  transformer des inventions en innovations, voire en produits ou services qui couvrent un besoin réel. Elles sont considérées aujourd’hui comme étant un levier important du développement de l’innovation et de l’économie numérique. Elles ont conçu leur propre  modèle de développement au-delà de celui classique de l’entreprise ordinaire, pour devenir une entreprise plus importante avec de gros budgets en tant qu’ex-start-up. Pour elles, le concept de «start-up» n’est qu’un passage en force  vers une place importante dans l’environnement des affaires.

Pour aider les jeunes porteurs d’une vision, le gouvernement a mis en place des avantages et une série d’incitations pour encourager les entrepreneurs  potentiels (jeunes professionnels, chercheurs, jeunes diplômés, etc.) à oser entreprendre et lancer leurs startup. Cette démarche ne peut être  un soutien indéfini de la start-up qui doit voler de ses propres ailes dans un ciel obscurci par une complexité et une rude concurrence.

Les structures de soutien jouent un rôle important dans le parcours de développement des startup. Qu’il s’agisse d’un incubateur, d’un accélérateur, ou d’un autre type de structure, des organisations offrent aux entrepreneurs les moyens nécessaires pour accélérer la croissance de leurs projets.

Smart Capital, en l’occurrence, société de gestion agréée par le Conseil des marchés financiers, est chargée de la mise en œuvre de Startup Tunisia et du Fonds Innovatech, dédié aux PME innovantes. Avec le soutien de bailleurs de fonds, cette structure déploie des moyens humains et financiers importants pour transformer l’économie nationale à travers les startup  et les PME innovantes.

Le fonds des fonds Anava est aussi un mécanisme crucial pour créer un meilleur cadre d’investissement. Il permettra à de nombreux acteurs de l’écosystème de l’entrepreneuriat innovant d’accéder aux financements dont ils ont besoin pour se développer. Pour surmonter le handicap financier qui inhibe les jeunes à lancer leurs projets, la loi Startup Act a été mise en œuvre pour les  soutenir à travers le fonds des fonds.

Ce dernier, doté d’un montant allant jusqu’à 500 millions de dinars, permettra de répondre aux besoins de financement des startup en les accompagnant depuis l’idée du projet jusqu’au lancement effectif de l’entreprise.

Ce mécanisme intervient, en effet, pour garantir les participations notamment des sociétés d’investissement à capital risque et des fonds collectifs de placement à risque au capital des startup  dans la limite d’un taux fixé par une convention conclue à cet effet entre les ministères des TIC et des Finances.

Reconfiguration radicale du paysage économique

En dehors des jeunes universitaires qui ont eu l’audace de partir sous d’autres cieux en faisant le bonheur d’autres pays, il y a ceux qui sont restés et se sont transformés en une énergie pour le développement du pays,  bien situés  en tant que  porteurs de projets dans un contexte économique planifié et organisé.

Le développement de ce type de start up est faisable dans les limites de ses possibilités de manœuvre dans un environnement assaini au préalable des contraintes contre-productives. L’édification d’une économie forte nécessite la conjugaison des efforts pour la création d’un tissu de start-up capables de relever les différents défis auxquels le pays fait face, économiques notamment. L’édification d’une économie, c’est l’affaire de tous les secteurs et de toutes les parties concernées pour mettre en œuvre des politiques agricoles, industrielles ou autres à l’abri de toutes les crises. 

La start-up ainsi que la micro-entreprise doivent servir de modèle de développement dans ce contexte économique national et international difficile. C’est une reconfiguration radicale du paysage économique qui s’impose au pays avec la valorisation de toutes les potentialités productives actuellement mises en hibernation. Les jeunes compétences doivent s’épanouir  sur un terrain propice pour mener une activité professionnelle cohérente, décente et digne à l’abri des aventures sans lendemain.

Start-up Act : un cadre réglementaire révolutionnaire

La loi sur la Startup Act promulguée en 2018 a suscité une grande vague d’optimisme notamment parmi les jeunes innovateurs. Le Startup Act est en effet un cadre règlementaire qui a été considéré comme révolutionnaire tant par son processus d’élaboration que par son contenu.

Ce projet vient en réponse à un appel lancé par les jeunes  et permettra d’aplanir les obstacles qui entravent la mise en œuvre de leurs projets. Ce dispositif sera de nature à créer une dynamique économique vertueuse, en encourageant les investisseurs et les innovateurs et en aidant les start-up à conquérir les marchés internationaux.

Cette loi se présente comme un levier important qui pourrait contribuer à la lutte contre la fuite des cerveaux, ou l’exode des compétences à l’étranger.

Mis à part son aspect relatif à la promotion des startup en Tunisie, cette dernière représente la première loi «participative» en Tunisie. Elle est, en fait, le fruit d’un travail participatif et collaboratif ayant impliqué tous les acteurs de l’écosystème, notamment les entrepreneurs, les investisseurs, les structures d’accompagnement, l’administration et la société civile.

La Startup Act propose, entre autres,  l’attribution d’un label par un Collège des startup  rattaché au ministère des TIC. Elle  leur accorde en outre des exonérations et abattements fiscaux, une prise en charge des dépôts de brevets, ou encore la possibilité d’ouvrir un compte spécial en devises.

La Startup Act fait partie d’une initiative plus large « Startup Tunisia » qui ambitionne de faire de la Tunisie une nation d’entrepreneurs à la croisée de la rive sud de la Méditerranée, de la région Mena et de l’Afrique.

Pour bénéficier des avantages du “startup act”, tout projet doit impérativement obtenir un label accréditant sa qualité de «startup». Ce dernier est accordé par le ministère des TIC sur la base de l’avis d’un comité technique majoritairement composé de représentants du secteur privé issus des institutions de financement des projets et d’experts, appelé Collège des startup.

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