Séance plénière virtuelle sur le 8e anniversaire de la constitution : Les députés « gelés » se réchauffent en ligne !

Hier, les nahdhaouis et leurs alliés, en premier lieu Qalb Tounès, ont célébré à leur manière, et selon les procédures qu’ils se sont imposées, le 8e anniversaire de l’adoption de la Constitution du 27 janvier 2014.
Objectif majeur de l’événement : montrer à l’opinion publique internationale que l’opposition à la dynamique du 25 juillet 2021 n’a pas jeté l’éponge et qu’elle n’a pas désespéré «du coup de pouce ami» qu’elle attend de l’étranger

Décidément, Rached Ghannouchi, le président du Parlement aux activités gelées et le président d’Ennahdha, ses lieutenants les plus fidèles parmi les députés aux activités gelées et ses alliés parmi les partis qui composaient l’alliance soutenant le gouvernement, gelé lui aussi de Hichem Mechichi, dont en premier lieu Samira Chaouachi, première vice-présidente du Parlement aux activités gelées, et l’une des responsables les plus en vue de Qalb Tounès, le parti présidé par Nabil Karoui aujourd’hui en fuite en France, ne lâchent pas prise, refusent d’admettre que la donne politique nationale a radicalement changé à la suite de la dynamique du 25 juillet 2021 et plus particulièrement à la suite des mesures exceptionnelles du 22 septembre de la même année, sans oublier la feuille de route révélée par le Président Kaïs Saïed le 13 décembre dernier, feuille de route devant être couronnée le 17 décembre 2022 par l’organisation d’élections législatives anticipées sur la base d’un nouveau code électoral et peut-être d’une nouvelle constitution qui seront issues d’un référendum populaire prévu le 25 juillet de l’année en cours et considèrent qu’ils ont toujours leur mot à faire entendre en se comportant comme des acteurs politiques qui font toujours la pluie et le beau temps comme à l’époque d’avant le 25 juillet, quand ils étaient au pouvoir et décidaient à leur guise du devenir des Tunisiens. Hier, jeudi 27 janvier, Rached Ghannouchi et ses alliés se sont souvenus comme par hasard que la journée en question correspondait au 8e anniversaire de l’adoption de la constitution, un certain 27 janvier 2014, un anniversaire qu’il fallait célébrer en pompe eu égard aux significations profondes qu’il recèle tout en oubliant de préciser dans leurs déclarations, comme celle de Maher Medioub, assesseur de Rached Ghannouchi, pourquoi ni l’ancienne coalition parlementaire connue par l’appellation «coussin de Mechichi», ni le parti Ennahdha ou ses alliés n’ont jamais auparavant célébré le 27 janvier 2014, jour de l’adoption de la Constitution, même pas en  organisant une petite réception ou une journée d’étude de nature à vulgariser au moins les dispositions que contient la Constitution en question ?

Hier, les députés qui ont répondu au message adressé par Rached Ghannouchi les invitant à une séance plénière virtuelle pour fêter l’événement visaient à montrer aux Tunisiens et principalement à l’opinion publique internationale, aux chancelleries installées en Tunisie et aux pays étrangers, en premier lieu les partenaires traditionnels de notre pays, dont certains ont exprimé leur aval à la dynamique du 25 juillet, du 22 septembre et du 13 décembre 2021 qu’ils n’ont pas renoncé à ce qu’ils appellent «la préservation de la Constitution de 2014 et la protection du processus démocratique» qu’ils estiment violées par le Président Kaïs Saïed.

Quant à ceux parmi les députés aux activités gelées qui n’ont pas été invités à «la fête du 27 janvier 2022», ayant à leur tête Tarek Fetiti, le deuxième vice-président du Parlement aux activités gelées, et aussi Abir Moussi, la députée aux activités gelées et présidente du Parti destourien libre (PDL) qui se dit ignorée par Rached Ghannouchi qui n’a pas oublié, toujours selon ses propres déclarations, d’adresser une invitation à six parmi les députés du parti destourien (alors qu’ils sont au total 16, sans qu’elle sache pourquoi il a choisi les six en question aux dépens des dix autres) et enfin aux députés du Bloc démocratique (soutenant ou opposés à Kaïs Saïed) qui ont préféré dénoncer la séance plénière et insister sur son caractère illégitime, ils ont, semble-t-il, opté pour une approche plutôt juridictionnelle qui se soucie des procédures à respecter plutôt que de souligner ou de clarifier les objectifs et les agendas qui se cachent derrière l’organisation d’un tel événement.

Et à analyser les réactions du Parti destourien libre ou d’Attayar à propos de la séance plénière virtuelle du Parlement aux activités gelées ainsi que les commentaires de plusieurs chroniqueurs ou analystes qui ont fait savoir ce qu’ils pensent de l’initiative prise par Rached Ghannouchi et ses alliés, on découvre qu’on a eu droit, hier, à une nouvelle séance plénière du Parlement de l’avant-25 juillet 2021 où l’essentiel n’était pas de dire comment la Tunisie pourrait sortir de sa crise actuelle avec le minimum de dégâts possible mais plutôt de marquer des points aux dépens des adversaires.

Laisser un commentaire