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Faut-il crier au loup ?

Editorial La Presse

Le loup est une espèce qui se raréfie en Tunisie et est menacée d’extinction. Cependant, il suffit qu’un loup pointe son nez à proximité des habitations et c’est la panique. C’est ce qui s’est passé à l’école Hmaïzia, située dans la délégation de Kalâa Khasba, dans le gouvernorat du Kef, le jeudi 15 mars 2018. Dès lors, on organise des battues pour soi-disant réguler cette population de loups. La vérité est qu’il n’y a plus de meute de loups dans notre pays au point de susciter inquiétudes et angoisses. Car les loups prospèrent en famille et non en meute, étant donné leur nombre réduit. De plus, c’est l’homme qui agresse l’habitat de la faune sauvage par les constructions anarchiques qui vont se développer en agglomérats à proximité des forêts et même au cœur des bois, et non le contraire. On estime à plus d’un million de personnes les Tunisiens qui vivent dans les forêts. Plusieurs parmi eux s’adonnent au braconnage et déciment les espèces sauvages, contribuant ainsi au déséquilibre de l’écosystème. Sans parler des chasseurs non formés mais qui disposent de permis de chasse parmi les anciens députés, ministres et hommes politiques qui se targuent de leurs permis de port de fusils de chasse. C’est pourquoi, suite à l’annonce d’une battue au loup dans le gouvernorat de Kasserine, l’Association tunisienne de la vie sauvage a lancé un cri de détresse qui a trouvé un écho favorable auprès du gouverneur de la région. Car ce dernier a interdit l’organisation de cette battue. L’Atvs avait indiqué à juste titre qu’une battue sans le comptage de la population des loups de ce territoire représente une menace très importante pour l’espèce dans cette région mais aussi pour tout l’écosystème, étant donné qu’il s’agit d’un prédateur pionnier qui régule les populations d’autres espèces comme le sanglier qui, sans prédateurs, représenteront une menace bien plus importante que le loup en lui-même. De ce fait, le conflit homme-loup est un conflit cosmopolite très ancien et des alternatives commencent à voir le jour pour faire cohabiter les deux dans un même écosystème. L’exemple de la Roumanie est à ce propos édifiant car il démontre que le loup peut très bien vivre dans des bois proches des villes et des villages sans montrer ses dents.

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Un commentaire

  1. Moncef

    22 février 2022 à 21:47

    Il n’y a pas de loups (Canis lupus) en Tunisie . Dans votre article vos parlez en fait du Chacal commun ou chacal doré appelé dihb en Tunisie (Canis aureus).

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