Accueil Editorial Un consensus à trouver

Un consensus à trouver

Editorial La Presse

Que faut-il faire ou quelle position peut-on adopter quand les droits légitimes des uns se trouvent confrontés aux droits légitimes des autres  ?

En plus clair, la grève ouverte déclenchée, voilà maintenant près de deux semaines, par les agents des trois caisses sociales au point que la Cnrps, la Cnss et la Cnam sont quotidiennement aux abonnés absents et ne livrent plus aucun service à leurs affiliés, plus particulièrement ceux qui ont besoin de prestations urgentes, doit-elle, comme le soulignent plusieurs Tunisiens — y compris certains syndicalistes — être levée immédiatement dans l’objectif de préserver les intérêts des citoyens qui se considèrent comme lésés dans leur droit absolu aux prestations sanitaires, au moins les plus urgentes⁄?

Certes, les grévistes relevant des caisses sociales opposent une logique à caractère purement corporatiste en soutenant qu’ils ont des droits qui n’ont pas été respectés et que beaucoup parmi leurs revendications n’ont pas été satisfaites en dépit des accords signés par l’Ugtt avec les gouvernements qui se sont succédé à La Kasbah.

L’argumentation avancée par les syndicalistes peut, à première vue, apparaître comme convaincante dans la mesure où tous les secteurs d’activité doivent accéder aux droits que leur accordent les différentes conventions sectorielles et législations du travail dans un pays où les droits et les devoirs sont élevés au rang des valeurs cardinales à consacrer impérativement par tous.

Sauf qu’il existe des secteurs où le droit à la grève, bien qu’il soit considéré comme un principe reconnu par la Constitution, peut porter atteinte, au cas où il serait exercé anarchiquement, à un autre droit: celui des catégories vulnérables, celles qui attendent des services urgents de la part des professionnels des caisses sociales.

Il est, en effet, indispensable que l’on parvienne entre les syndicalistes des caisses, d’une part, et les autorités publiques, essentiellement le ministère des Affaires sociales, d’autre part, à une solution consensuelle qui préserve, en premier lieu, le droit des affiliés aux caisses à bénéficier des interventions sanitaires à caractère immédiat, tout en pensant aussi, ensemble, les moyens de répondre positivement, dans les limites du possible, aux revendications syndicales.

Charger plus d'articles
Charger plus par Abdelkrim DERMECH
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *