Le monde entier retient son souffle après l’invasion russe en Ukraine. Une aventure militaire et géopolitique d’un Poutine qui profite de la fragilité de l’Otan et de l’hésitation de l’administration démocrate aux Etats-Unis pour semer la pagaille dans un pays souverain. On voit en direct les atrocités qui ne diffèrent pas beaucoup de ce qui s’est passé en Irak, au Yémen et bien sûr en Palestine et en Syrie. Cette guerre imposée par Poutine est un tremblement politique et économique international. Il suffit de voir ses incidences colossales. C’est une aventure qui a aussi des coûts économiques ravageurs pour tout le monde et surtout la Russie qui va percevoir bientôt les effets de ce boycott financier international partiel (l’embargo sur le pétrole et le gaz demeure un point de divergence entre les Etats-Unis et l’Allemagne). Et nous dans tout ça ? En tant que petit pays qui passe par une douloureuse crise économique, nous ne sommes pas à l’abri des effets pervers de cette invasion. Concrètement, la pression inflationniste qui s’installe après la hausse des prix du pétrole et aussi du gaz va augmenter les coûts dans le monde entier, y compris les coûts du transport maritime. Mais, une partie des Tunisiens ne veut pas le comprendre. Tous les pays, même développés, commencent à sentir les effets de l’inflation qui s’installe, et le pouvoir d’achat se détériore partout, le temps que cette guerre se termine. Mais on ne veut pas comprendre cela en Tunisie : on agit comme si on était dans des temps de confort ou de stabilité. On ne veut pas accepter la réalité telle qu’elle est. L’Ukraine ne peut plus exporter du blé, la Russie elle aussi joue la carte logistique pour contrecarrer les sanctions. Que peut-on alors faire ? Tout simplement, accepter cette nouvelle donne, faire preuve de résilience et ne pas céder à la panique et à la folie sur le marché. C’est le signe des populations avisées et éclairées. Malheureusement, on n’a pas cette conscience en Tunisie : on veut avoir le confort à tout prix, à tout moment et sans rien fournir. Aucun gouvernement ne peut inventer quelque chose tant que l’invasion russe se poursuit et tant que l’économie internationale en est déstabilisée. Nous allons encore souffrir non seulement des effets de la guerre en Ukraine, mais aussi de l’application des réformes imposées par le FMI, sans oublier les effets pas encore consommés du Covid sur notre économie. On le répète encore, c’est une question de conscience collective, de bon sens collectif et de capacité à endurer les moments difficiles en restant positifs et sobres. Les grandes nations qui sont passées par des crises et des fléaux monstrueux se sont relevées parce qu’elles ont décidé de le faire. Elles ont patienté, travaillé, rêvé et espéré. En Tunisie, le tableau n’est pas complètement noir par rapport à d’autres pays. Mais seulement quand on s’attelle à regarder l’instant et le court terme et à vivre dans le déni…
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