«We DOQ» au Cinémad’art : Le rendez-vous des courts engagés

Le «We DoQ» a réuni 9 réalisateurs/trices jeunes qui, en un temps record et avec des moyens limités, ont réalisé 9 courts-métrages documentaires de  6 à 15 min projetés le temps d’une avant-première au Cinémad’art. Une cause universelle relie ces 9 réalisations distinguées.

L’initiative a été lancée par «Doc House» et «Mawjoudin We Exist». Une collaboration qui fusionne passion pour le film documentaire et combat pour la cause Queer et pour la défense des droits de la communauté LGBTQI++ en Tunisie, d’où ce jeu des lettres dans l’appellation «We DoQ».

L’idée initiale autour de ce projet était d’aider financièrement des jeunes à créer trois courts-métrages documentaires autour de cette thématique, réalisés à très petit budget et avec les moyens du bord en faisant appel à «Mawjoudin We Exist» qui s’est chargée de prendre contact avec des candidats intéressés et aptes à le faire. «Doc House» s’est chargée de l’accompagnement technique des productions des films. Au fur et à mesure, le nombre des candidatures s’est finalement élargi pour atteindre 9 courts-métrages. Le «We DoQ» donne un espace à ces jeunes réalisateurs/trices qui tiennent à mettre en valeur et à nu cette cause à travers ces essais cinématographiques. Ces productions réalisées serviront aussi d’archivage.

Les films documentaires conçus mettent en lumière l’existence souvent précaire des personnes LGBTQI++ tunisiennes, sur fond de questionnements divers, d’interrogations existentielles, de récits de vie réels et dénoncent les failles juridiques liées à l’article 230, les pratiques policières violentes et autres dérives. Les films éclairent sur des notions liées à l’identité sexuelle et à l’identité du genre. Les organisateurs/trices du «We DoQ» visent à intégrer les films dans des circuits de festivals en Tunisie, mais aussi à l’étranger.

Cette «urgence de créer» fait écho dans ces essais ciné dans le but d’archiver, certes, mais le «We DoQ» répond également à une vision artistique et engagée adoptée par «Mawjoudin We Exist» sur le long terme et qui est de l’ordre de «l’Artivisme».

«Doc House» a été lancé en 2018 : il s’agit d’un collectif de cinéastes, d’universitaires, de modérateurs culturels qui travaillent sur les films documentaires dans leur sens le plus large. L’ONG promeut le réseautage, la distribution et la production des films. Elle offre des formations et soutient les réalisateurs professionnels et semi-professionnels possédant un intérêt avéré pour le genre «documentaire». Les principes de «Doc House» sont l’inclusion,  l’égalité, la diversité en encourageant des visions multiples et plurielles liées aux différences ethniques, religieuses, sexuelles». Soumaya Bouallegui, directrice exécutive de «Doc House» cite: «Ce format léger a permis la réalisation de ces productions en un temps très court, en offrant carte blanche aux jeunes réalisateurs/trices. Le résultat final était frais, surprenant et satisfaisant».   

Les réalisateurs/trices sont de formation artistique, et traitent dans leurs films de non binarité et de trans-identité, entre autres, thématiques annexes. Les participants/tes évoquent des moments clés et des tournants historiques liés à une lutte ponctuée de récits intimistes et de faits réels. Les films sont «Palimpsestes» de Med Osman Kilani, «Manwella» de Sahar El Euchi, «Love and Violence» d’Amel Guellaty, «Chrysalide» d’Anissa Troudi, «Butterfly, with no doubt» de Nejma Zghidi, «Thik Skin» d’Ines Arsi, «Contraste» de Jasser Bechir Oueslati, «Nidhal» de Bassem Ben Brahim et «Non-Binary» de Firas Ben Ali. Ces films seront retenus pour la 3e édition du «Mawjoudin Queer Films festival», attendue pour juillet 2022 à Tunis, en attendant qu’ils soient diffusés dans d’autres festivals à travers le monde. 

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