Il est de coutume qu’à l’approche de l’avènement du mois saint de Ramadan, les autorités publiques, plus particulièrement les services relevant du ministère du Commerce, se mobilisent, à travers l’ensemble des régions du pays, en vue d’assurer le meilleur approvisionnement possible du marché en produits alimentaires de première nécessité essentiellement dont la consommation connaît des pics qui peuvent aller jusqu’au doublement des quantités écoulées avant le mois de l’abstinence et du jeûne.
Qu’attendre de ces mêmes services d’autant plus que le mois de Ramadan intervient cette année alors que la Tunisie vit une guerre sans précédent lancée à l’initiative du Président de la République en vue de l’éradication de la spéculation, de la contrebande et du trafic ?
Une guerre dans laquelle sont impliqués, depuis maintenant quelques semaines, aussi bien les contrôleurs économiques relevant du ministère du Commerce que les agents de la douane avec le soutien logistique des forces de la police et de la garde nationale avec pour mot d’ordre commun: mettre fin définitivement aux pratiques illicites auxquelles recourent les professionnels de la spéculation, notamment au cours du mois sacré où l’on enregistre, généralement, des comportements incompréhensibles, pour ne pas dire irresponsables, de la part de certains consommateurs qui agissent comme si le pays était sous la menace d’une famine certaine.
Certes, les pratiques spéculatives ne peuvent être que condamnées fermement et avec la rigueur requise et leurs auteurs doivent être l’objet des sanctions que prévoit la loi. Sauf que la mobilisation antispéculation ne peut aboutir aux résultats qui lui sont prescrits, malgré la sévérité des sanctions prévues dans le dernier décret présidentiel, qu’à condition que le consommateur tunisien comprenne qu’il a l’obligation d’assumer pleinement sa part de responsabilité dans cet effort national en adoptant une nouvelle mentalité fondée principalement sur la rationalisation de sa consommation, le bocyott des produits dont les prix subissent des augmentations vertigineuses, même si ces produits sont de première nécessité, et en saisissant aussi que dénoncer les spéculateurs est un acte de citoyenneté active et un devoir sacré.