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Où va-t-on ?

Editorial La Presse

La dissolution du Parlement par le Chef de l’Etat est une revendication populaire à laquelle Kaïs Saïed était confronté à chacune de ses visites sur le terrain, que ce soit en Tunisie ou à l’étranger dans ses différentes rencontres avec les membres de notre diaspora. L’image peu reluisante d’un hémicycle qui s’est transformé en une arène de pugilat où les députés n’ont jamais cessé de se tirer dans les pattes a fini par révolter les Tunisiens au point qu’ils revendiquaient sa dissolution. Les mesures prises par Saïed le 25 juillet et parmi lesquelles figure le gel des activités de l’ARP n’a pas réussi à refroidir les ardeurs des citoyens qui demandaient toujours au Président de la République de mettre fin à cette Assemblée qui, même en étant suspendue, trouvait une tribune pour semer encore et toujours la division entre les citoyens. La pression étrangère allait jouer un rôle dans le maintien de la crise et de ses manifestations alors que le pays fait face à une menace de banqueroute avec ses effets collatéraux sur les couches sociales vulnérables. Mais la dernière « plénière », illégale aux yeux de Saïed, visait à faire entrer les institutions régaliennes de l’Etat dans un nouveau trou d’air où la sécurité nationale serait fortement menacée. Encore une fois, les calculs politiques étriqués priment les priorités économiques et sociales d’un pays qui danse sur un volcan et dont l’éruption aura des conséquences désastreuses sur la stabilité sociale. Maintenant que de part et d’autre, le choix de la confrontation a été retenu comme seul moyen de riposte, on ne peut que déplorer cette piste à haut risque empruntée par ceux qui nous gouvernent. Chacun affirme agir pour sauver le pays et sa démocratie naissante, mais fait tout pour enfoncer de nouveaux clous dans son corps frêle et épuisé. Pourtant, ce qui taraude les Tunisiens, la veille du mois saint, ce n’est pas avec qui aller mais où aller ?

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