L’évocation du CS Chebba prend une tournure politique: Assez de ce football juridictionnel ! 

La tutelle a émis le souhait de voir le championnat s’arrêter le temps qu’on tranche définitivement sur l’évocation du CS Chebba. Une demande dénuée de tout sens. La FTF implique le chef de l’Etat dans l’affaire. C’est insensé également, étant donné  que le sport et la politique n’ont jamais fait bon ménage.


Le public sportif, mais également les spécialistes et les observateurs les plus avertis qui suivent de près le football tunisien, commencent à s’en ennuyer non pas à cause de l’infrastructure vétuste de la majeure partie de nos stades ou de la qualité de la compétition qui s’est nettement dégradée ces dernières années, mais plutôt à cause des évènements extra-sportifs qui secouent notre championnat d’une période à l’autre.Parmi ces faits qui reviennent régulièrement, les évocations des clubs pour un oui ou pour un non. C’est que les responsables de nos clubs de football, à quelques exceptions près, émettent des réserves au moindre soupçon d’infraction aux règles du jeu. Une attitude que prônent les dirigeants des clubs pour deux raisons essentielles. D’abord, le manque flagrant de confiance qui règne dans notre paysage sportif. Puis, à défaut de gagner à la régulière sur le terrain, on cherche la petite bête pour pallier les mauvais résultats.

Du moment que la Lnfp a tranché…

Quand la FTF a suspendu le CS Chebba en octobre 2020, le club s’est emparé d’une vague de sympathie populaire. L’opinion publique et même les professionnels du football ont pour la plupart d’entre eux estimé que la décision de la FTF était injuste, d’autant que l’affaire aurait pu être réglée à l’amiable. Il suffisait d’accepter le chèque du club pour payer les arriérés, même si l’instance fédérale a affirmé qu’il est parvenu hors délais.

Aujourd’hui, le CS Chebba, ou plutôt son président, a fait de l’évocation contre le président du CA son nouveau cheval de bataille. Or, la Lnfp a tranché et Youssef Almi a été sanctionné.

Mais au lieu de préparer la prochaine saison dès maintenant avec pour objectif l’ascension en Ligue 1, Taoufik Mkacher prépare le recours au TAS. Or, du moment où la Lnfp a tranché, recourir au TAS est démesuré,  sachant que c’est une affaire où les arguments du CSChebba ne sont pas lourds.

La fausse note de la tutelle    

Emanant d’un monsieur qui baigne dans le monde du sport depuis des années pour avoir été entre autres président de la Fédération  tunisienne de boxe, la note qu’a envoyée le ministre de la Jeunesse et des Sports résonne comme une fausse note. La tutelle a demandé à la FTF de suspendre le championnat le temps de trancher définitivement dans l’évocation du CS Chebba et « éviter tout ce qui peut constituer une violation à la paix sociale. »

Mais que vient faire la paix sociale dans une simple évocation d’un club de football ? Même du temps de la dictature, on n’a pas eu droit à ce genre de communiqué laconique et raté.

Sur un autre volet, suspendre le championnat jusqu’à nouvel ordre est chose quasi-impossible, rien qu’en termes de calendrier. Aussi, le TAS peut mettre des semaines, voire des mois pour trancher sur un dossier. Peut-on suspendre un championnat indéfiniment ?

Et puis, a-t-on demandé les avis des autres clubs ? Eux déjà souffrent de difficultés financières et leur salut passe par le maintien de la compétition. Certes, les recettes des matches sont maigres, mais c’est toujours mieux que de dépenser l’argent sans aucun retour.

Bref, Kamel Deguiche s’est trompé d’analyse. Pire, il a compliqué la situation en parlant de paix sociale. La prochaine fois, il nous parlera de guerre civile !

Wadie Jary fait de la politique…

Le président de la FTF n’a pas été plus malin que le ministre des Sports. En appelant à l’intervention du chef de l’Etat, Wadie Jary fait de la politique sur le dos du football en tunisien. Wadie Jary a tout à fait le droit d’avoir des ambitions politiques, mais n’a pas le droit d’immiscer la politique dans la sphère du football. C’est que politique et sport ne font pas bon ménage. Et au vu de la situation actuelle du pays, on n’a pas besoin d’un retour vers l’arrière.

Bref, tout le monde fait du n’importe quoi ou presque dans cette dernière affaire qui oppose réellement le CS Chebba à la FTF ou plutôt Taoufik Mkacher à Wadie Jary. Or, l’opinion publique et les fans de football en ont assez de ce football juridictionnel ! Que les matches se gagnent sur le terrain du football et non pas dans les couloirs de la LNFP ou même du TAS. Et qu’on laisse le football aux footballeurs. Les politiques ont d’autres chats à fouetter !

Un commentaire

  1. Farès

    30/04/2022 à 10:12

    Les matchs se gagnent sur le terrain oui…. mais regardez le nombre démesuré de penaltys contre le cs Chebba, sans compter ceux qui n’ont pas été accordés en leur faveur ! Je supporte l’Est et je vous le dis, Vous n’êtes pas objectif, ni un bon journaliste, donc.

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