Formation professionnelle | Validation des acquis (VAE) : Demain, je serai spécialiste !

Une mise à jour des compétences déjà acquises, à même d’améliorer les chances d’employabilité, est plus que jamais nécessaire.

Aller chercher un maçon, un plombier ou n’importe quel autre profil professionnel en vogue relève d’un véritable calvaire, d’autant plus que de tels spécialistes n’ont toujours pas tendance à se développer et évoluer avec le temps. Faute de quoi, leur formation initiale peut sembler si classique qu’elle finira par être probablement dépassée. Cela dit, la formation professionnelle est un secteur évolutif, censé capitaliser sur ses compétences et son savoir-faire. Ceci s’appelle, aujourd’hui, Validation des acquis d’expérience (VAE), une manière d’actualiser ses connaissances et soft skills, mais aussi de les réadapter aux exigences du marché du travail. Soit, en quelque sorte, une mise à jour des compétences déjà acquises, à même d’améliorer les chances d’employabilité.

VAE, un complément de formation

Pour en savoir plus, la VAE a été, alors, la thématique d’une journée d’information tenue hier à Tunis, sur fond d’échange et de mutualisation du partenariat public-privé. Cet évènement a dû exposer les avantages de la VAE, en tant qu’un projet lancé, il y a maintenant dix ans, par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi. Il s’agit, selon les parties intervenantes, d’un mécanisme destiné à ceux ayant suffisamment d’expérience professionnelle, afin de les aider à obtenir des diplômes, titres ou certificats de qualification, ou même d’accéder à des formations supérieures. En fait, un complément de formation qui soit beaucoup plus poussée et professionnalisante. Outre le ministère et départements publics, le secteur privé national et étranger s’est aussi invité au débat. En l’occurrence, les experts de l’Université centrale (Tunis), du Conservatoire des arts et métiers de Paris et de Montpellier business school (France) ont, d’ailleurs, animé la journée.

Renforcer la capacité de la formation, dans le sens d’enrichir le potentiel humain, développer ses compétences et promouvoir l’employabilité des diplômés. Ceci prend la forme d’un cursus complémentaire. Comment faire pour y parvenir ? L’Université de Tunis El Manar (Utm), classée en 2021 une du top 1000 des meilleures universités maghrébines au monde, dispose déjà de son propre prototype, un modèle de VAE. Son président le Pr Moez Chafra, a bien voulu l’exposer à l’auditoire. L’objectif étant, d’après lui, d’assurer une nouvelle intégration professionnelle, doublée d’une mise à niveau (MAN) nécessaire à la validation des divers acquis prérequis.  Certes, ce mode VAE aura, de nouveau, forgé le profil de nos diplômés et impacté positivement leur esprit entrepreneurial. On leur fournit, ce alors, les possibilités d’investir et d’innover, à même de pouvoir s’imposer sur le marché d’emploi. Car, dans une conjoncture économique, où l’on compte actuellement plus de 762 mille chômeurs du total de la population active, un tel choix de réformation semble plus qu’impératif.

Formation de demain ?

Ceci semble aussi de mise, voire une très bonne idée consacrant une démarche dynamique et participative pour créer de l’impact et que cet impact puisse encore durer, souligne le ministre de tutelle, Nasreddine Nsibi, à l’ouverture de la journée. Pour lui, VAE mérite bel et bien ce débat. D’ailleurs, son discours était fédérateur et fort encourageant, considérant que seules les bonnes idées font l’union et la dynamique du groupe. Et le diagnostic de l’état des lieux doit se faire dans un sens évolutif. Formation professionnelle classique de base ou formation supérieure, il y a certes une nuance voire une divergence de par leur vocation différente, distingue-t-il. Mais, à l’en croire, elles ont en commun des points récurrents. Dans cette logique, une politique de formation devrait suivre. «Et, partant, on aura besoin des réglementations et des textes applicables, le tout dans le cadre d’un travail complet visant à reconnaître ces compétences professionnelles», lance-t-il. Ainsi, brevets BTP ou BTS, ces qualifications sont toujours appelées à être validées. Aussi faut-il les inscrire dans la durée. Mais, il y a un hic: l’article 61 inclus dans la loi de 2008 sur la formation professionnelle relatif à la VAE n’est pas encore en vigueur. «Et depuis, l’arrêté ministériel y est lié n’a toujours pas vu le jour», s’étonne le ministre. Ce qui est bizarre, d’après lui. Drôle d’une politique d’Etat en la matière. Du reste, le projet de VAE existe, la bonne volonté manque.

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