L’anarchie dans tous ses états : Zéro de conduite

Sur nos routes, tous les abus et excès sont permis. Les taxis, dits collectifs, sont les maîtres. Ils imposent leur tempo et obligent les autres conducteurs à adopter un nouveau mode de conduite sauvage. Ces transporteurs ne reconnaissent aucun code, aucune loi, aucun règlement. Tout est permis pour eux et… dans l’impunité la plus absolue. Jusqu’à quand ?

Le phénomène très grave des jets de pierres sur les moyens de transport public par des délinquants (dont on nous dit qu’ils sont pour la plupart des mineurs) est fort préoccupant.. Ces bandes représentent un grand danger pour la sécurité des citoyens, puisque ces malfrats s’attaquent aussi aux taxis et aux voitures particulières. Il ne s’agit pas d’un simple fait divers.

Bon conducteur, dégage !

Certes les auteurs de ces forfaits sont mineurs et la loi les protège dans, une certaine mesure. Mais il faut qu’ils répondent de leurs actes à travers la responsabilisation de leurs parents. Bien plus, il faudrait envisager des enquêtes poussées pour trouver ceux qui pourraient les utiliser ou les manipuler, notamment, dans le contexte politique que nous traversons. L’affaire ne peut être d’une telle innocence.

Pas trop loin de ce sujet, se pose l’autre question brûlante du trafic routier et de la pagaille qui le caractérise. Quotidiennement, les automobilistes ordinaires sont en butte à toutes les complications et les désagréments. Si on se considère comme le conducteur modèle, on n’a qu’à bien se tenir. Cette catégorie de conducteurs n’a plus sa place en Tunisie. La pagaille est tellement de rigueur qu’on ne peut que s’y résigner.

Le mot “respect” n’a pas son entrée dans le dictionnaire du conducteur tunisien. Ce dernier est pris dans un dangereux engrenage qui érige le désordre au premier rang du code de la route. Aujourd’hui, quasiment, personne ne respecte la moindre règle. Ceux qui le font sont considérés comme des extraterrestres. Et, par conséquent, ils sont, constamment, bousculés par les fous du volant.

Les conducteurs de taxis collectifs se sont illustrés dans le non-respect absolu de toute règle de conduite. Du coup, ils ont réussi à communiquer  ces comportements à l’écrasante majorité des autres automobilistes. D’ailleurs, on peut les voir à l’œuvre sur toutes les routes. Les panneaux de signalisation, les feux, la priorité… ne signifient rien pour eux. Leur seul mot d’ordre c’est de passer avant et devant tous les autres à n’importe quel prix. Aussi, se permettent-ils de slalomer au milieu de la circulation sans le moindre égard aux règles les plus élémentaires de la conduite. Quand on voit, par exemple, ce qui se passe au rond-point devant l’hôpital des traumatismes et des grands brûlés de Ben Arous, on ne peut que s’en convaincre. Ces taxis ne respectent jamais le sens giratoire et empruntent des raccourcis interdits. De ce fait, ils incitent d’autres conducteurs à en faire de même. De plus, ils ne suivent pas leur itinéraire officiel et se faufilent dans les rues et ruelles des quartiers sans se soucier des risques. Ils empruntent, aussi, sans la moindre gêne, la voie du métro pour passer devant tout le monde. Tous ces abus et de nombreux autres sont constatés par les citoyens et les automobilistes. C’est, alors, qu’on se demande ce que fait le syndicat qui représente ce métier. Pourquoi ne réagit-il que lorsque les autorités prennent des mesures pour réglementer cette activité et ferme l’œil sur toutes les exactions ?

En plein centre de la capitale, l’autre spectacle désolant se trouve sur l’avenue du 9 Avril à proximité des tribunaux. Les stationnements des voitures se font partout (sur les trottoirs, sur la partie séparant les deux voies…). Pour traverser ce tronçon, il faut de très longues minutes, surtout aux heures de pointe. Comment faire ? La municipalité de Tunis n’a aucune solution à présenter ou à mettre en œuvre. Elle subit et fait subir cette situation à tout le monde. Donc, incapacité totale de réagir tant à ce niveau qu’à celui des étals anarchiques.

Or, il est urgent de chercher une solution à cet épineux problème. Deux issues sont inéluctables. Soit trouver un site pour ériger un parking à étages. Soit délocaliser certaines administrations qui sont à l’origine de ces engorgements. Chacune de ces solutions semble hors de portée des moyens de la municipalité de Tunis. Celle-ci prouve, de nouveau, son incapacité à résoudre les vrais problèmes de la capitale.

Demain: Une vie de plus en plus chère

2 Commentaires

  1. Maghzaoui

    13/05/2022 à 17:36

    L’incivilité généralisée que connait la Tunisie depuis l’indépendance en 1956, est à l’origine de l’absence des bonnes prises des décisions par les autorités pour éradiquer les mauvaises habitudes incrustés dans la mentalité des Tunisiens. La pauvreté à elle seule ne doit pas être la cause principale d’empêcher le pays d’avancer et de se développer, mais apparemment, le manque d’expérience des dirigeants Tunisiens dans tous les domaines sans exception s’avèrent les causes principales de la situation désastreuse dont se trouve la Tunisie aujourd’hui. Quand je compare le développement de certains pays d’Afrique par rapport à la Tunisie, tout simplement j’ai envie de pleurer, je note aussi que nos dirigeants ne savent pas mettre en pratique leurs décisions prises immédiatement après de multiples réunions, ce qui fait des réunions et des réunions comme ils savent les faire sans résultat et c’est ainsi que les Tunisiens se lassent et ne respectent plus rien.

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  2. barket Hichem

    14/05/2022 à 06:33

    Nos responsables politiques sont occupés à s’enrichir. Quant on voit que les ténors d’un certain parti devenus millionnaires cinq ans après leur sortie de prison on a tout compris. A pleurer…

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