Filière laitière: Des éleveurs bloquent l’accès de la deuxième plus grande centrale laitière

Excédés par l’envolée des prix à l’échelle mondiale et nationale, ils n’arrivent plus à couvrir leurs frais

Les producteurs de lait ne décolèrent plus depuis quelques semaines. La hausse du prix de l’alimentation pour bétail sur les marchés mondiaux s’est répercutée considérablement sur le coût de  production du lait faisant flamber les charges pour les éleveurs qui n’arrivent plus à couvrir leurs frais. Après que des producteurs de lait ont déversé, la semaine dernière, une quantité de lait sur la chaussée en signe de protestation, près de 300 éleveurs laitiers ont décidé de bloquer l’accès de la seconde plus grande centrale laitière du pays manifestant, de la sorte, leur opposition à la récente hausse du prix  de vente de l’aliment concentré pour ruminant qui a atteint 300 dinars la tonne. «Le fait que des éleveurs s’en prennent à une centrale laitière en décidant de perturber son activité est incompréhensible et injustifiée dès lors que cette dernière n’est pas responsable de la crise que traverse la filière laitière », note une source de la direction média de l’entreprise.

Pourtant cela n’a pas empêché les protestataires d’interdire aux agents et aux employés de la centrale d’entrer, de sortir et de se déplacer en bloquant les moyens de transport, ce qui a grandement perturbé tout le process de la transformation à la distribution en passant par la collecte de lait.

Parmi les revendications: augmentation de 120 milimes du litre de lait demi-écrémé

Ces derniers sont surtout en colère parce que la  récente réunion des représentants de la filière  (producteurs, collecteurs, industriels…) avec le ministère au cours de laquelle ils ont exposé leurs revendications (augmentation de 175 milimes du litre de lait à la production, hausse de 120 millimes du litre de lait demi-écrémé au profit des industriels et le versement des arriérés des subventions de l’Etat pour l’exploitation, la collecte et le stockage du lait) n’a abouti, pour l’heure, à rien de concret. Les professionnels du secteur, qui ne peuvent plus supporter les charges et les frais de plus en plus lourds à cause de l’envolée des prix à l’échelle mondiale—certains ont même vendu leurs vaches à des prix dérisoires et ont mis la clé sous la porte— ont décidé de monter au créneau si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Il va sans dire que la guerre en Ukraine devrait servir de leçon afin de réformer le plus rapidement possible la filière et l’empêcher d’atteindre le point de non retour.

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