Le CSS rate sa victoire face à l’EST : De quoi s’en mordre les doigts…

La belle troupe «noir et blanc» qui, sous la houlette de Nabil Kouki, a pris de la dimension, a craqué dans le temps additionnel face à une Espérance réaliste.

Se faire avoir et lâcher les trois points d’une victoire impérative à la fin, dans les toutes dernières minutes cruciales d’un match très bien négocié au départ,  est une dure épreuve pour tout entraîneur pour s’accrocher au peloton de tête et continuer d’avoir un œil sur le sacre ou la seconde place. Pour Nabil Kouki, le choc et la déception ont été terribles après le but égalisateur de Mohamed Ali Ben Romdhane au moment où tout laissait penser que les trois points en or, face à un grand ténor qu’est l’ogre «sang et or», étaient plus que jamais à sa portée. Prendre un but assassin de la sorte, dans un angle quasi impossible, alors que le coup de sifflet de la fin était imminent, n’est pas facile à digérer. «Des regrets immenses, bien sûr, avoue-t-il, le visage blême. Surtout de ne pas avoir su profiter des quelques occasions réelles de consolider notre avance et de tuer le match comme nous l’avons réussi face au CA. Quand tu restes avec un score d’un but à zéro devant l’Espérance, tu joues avec le feu et tu peux t’attendre au pire des scénarios. Une minute de relâchement mental dû à la fatigue physique nous a été fatale. C’est un détail qui peut changer l’issue d’un match. Dommage pour mon équipe qui a fait une très belle première mi- temps, marqué un but de rêve sur balle arrêtée et pris un réel ascendant sur son adversaire», a-t-il dit.

Un recul fatal

Il était certain que le coach des ‘‘Sang et Or’’, Radhi Jaïdi, allait sortir ses jokers offensifs en seconde mi-temps pour reprendre le dessus et inverser la tendance.  L’entrée de Hamdou El Houni sur le flanc gauche de l’attaque était la plus pressentie.  La clé de retournement de situation dans ce match a été ce changement de stratégie auquel Nabil Kouki n’a pas su bien riposter.  Il aurait dû faire confiance à une défense plus musclée pas en nombre, mais en engagement et en rigueur, plus athlétique pour contrecarrer un joueur très rapide et très technique. Et renforcer son entrejeu pour forcer son équipe à maintenir le bloc dans un positionnement avancé, l’idéal pour tuer les opérations offensives de l’Espérance dans l’œuf, c’est-à-dire au milieu du terrain et pas opter pour un 5- 4-1 téméraire avec un positionnement massif dans les derniers trente mètres, «Je n’ai pas donné cette consigne», s’empresse de préciser le coach des Sfaxiens. C’est un réflexe spontané de mes joueurs, obligés de revenir à un bloc bas par lassitude plus physique que mentale. Je savais que c’était trop risqué et que c’était même suicidaire contre une équipe qui a du caractère et de l’expérience comme l’Espérance, mais je n’y pouvais rien. Un joueur sur le terrain, c’est pas comme un entraîneur sur le banc. Quand les jambes commencent à ne plus répondre, le réflexe défensif, avec moins d’énergie à fournir et plus d’économie dans l’effort, prend le dessus. Inutile d’insister». Ce que, par contre, Nabil Kouki ne peut pas défendre, c’est son mauvais coaching de la seconde période. Il n’a pas apporté les meilleures solutions de rechange aux changements. Habbassi n’a pas été l’homme de la situation, encore moins Haj Hassen comme seule pointe et le choix de Naccache, dès le départ, pour remplacer Chaouat comme deuxième fer de lance en attaque aux côtés de Diakité, n’était pas le bon. La preuve est que le but d’avance  est l’œuvre de Issam Dagdoug sur balle arrêtée. Il aurait mieux valu faire avancer Aymen Harzi d’un cran et le décaler sur le côté gauche. Ces choix ont libéré  le couloir gauche de l’Espérance, le point fort d’où sont venus le danger et l’action du but égalisateur.  Ce sont des détails tactiques qui expliquent en grande partie le ratage d’un succès qui semblait possible et même évident. Si ce match était à refaire, Nabil Kouki ne commettrait pas sûrement ces mêmes imprudences. Même avec deux rencontres de suite à Sfax, logiquement, il est impossible de convoiter même la seconde place avec 8 points actuellement au compteur. C’est très dommage pour un Nabil Kouki qui a été le fédérateur d’un groupe fissuré, mais qui possède de bons joueurs.

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