Les concessions des braves…

Editorial La Presse

Les heures, les jours à venir, voire les trois semaines qui nous séparent encore de la journée historique du 20 juin prochain, date de la remise au Chef de l’Etat du rapport final sur la création de la nouvelle République par le doyen Sadok Belaïd, chef de l’Instance nationale consultative chargée de l’édification de la nouvelle République, vont-ils révéler du nouveau quant aux mécanismes qui présideront au dialogue national, plus particulièrement au niveau de l’identité des forces qui y seront invitées officiellement et aussi pour ce qui est de la prise en considération effective des propositions et des approches que ces mêmes forces apporteront au débat général ?

On se pose la question d’autant plus qu’à l’analyse des déclarations de certains partis politiques, notamment ceux connus pour leur soutien indéfectible et renouvelé à un rythme quasi quotidien au processus du 25 juillet, mais écartés de la participation au dialogue national comme l’indique clairement le décret présidentiel n°30 en date du 19 mai, on a le sentiment qu’un petit vent de concessions, qu’on pourrait qualifier de «concessions des braves», pourrait souffler à un moment très proche ou à «l’instant prescrit» du côté du palais de Carthage.

Un sentiment que l’on pourrait adjoindre à ce qui s’est passé du côté de la place Mohamed-Ali où les syndicalistes n’ont pas fermé définitivement la porte au dialogue avec la présidence de la République à l’issue de la réunion, lundi 23 mai, de leur commission nationale administrative, tenue à Hammamet.

Ainsi, ont-ils annoncé, dans la motion finale de leur réunion, leur refus de participer au dialogue national selon la formule explicitée dans le décret 30 du 19 mai. Sauf qu’ils ont tenu à réaffirmer leur soutien à la dynamique du 25 juillet 2021, tout en renouvelant leur opposition ferme et catégorique à la situation qui caractérisait le paysage politique national avant l’avènement du processus du 25 juillet.

Et le SG de l’Ugtt de laisser la porte ouverte à un possible retour aux concertations avec le palais de Carthage en soulignant : «La centrale syndicale ouvrière veut un dialogue national capable de sauver le pays des dérapages tout en tirant les leçons des expériences précédentes».

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