Affaire de « L’appareil secret d’Ennahdha » : Ghannouchi dans le collimateur de la justice

• Rached Ghannouchi et 33 membres nahdhaouis prévenus dans l’affaire interdits de voyage
• Le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi révèle, aujourd’hui, dans une conférence de presse, de nouvelles données sur l’affaire
• Maher Medhioub dément l’information d’interdiction de voyage assignée à Rached Ghannouchi

L’affaire de  l’appareil secret d’Ennahdha (dans le sens d’agence de renseignements généraux opérant pour l’exercice du parti nahdhaoui) refait surface et revient au-devant de la scène politique nationale à la faveur de la décision d’interdiction de voyage prise par le juge d’instruction chargé du dossier près le tribunal de première instance de l’Ariana à l’encontre de 34 prévenus dont le président du Parti nahdhaoui, Rached Ghannouchi.

Et la décision du juge d’instruction près le tribunal de première instance del’Ariana de susciter un tollé général de déclarations et de contre-déclarations, de provoquer des réactions approuvant ladite décision et des commentaires s’interrogeant pourquoi l’affaire a été déterrée en ce moment précis et de rappeler aux Tunisiens, qui pourraient l’avoir oubliée, les circonstances dans lesquelles a éclaté au grand jour «l’affaire de l’appareil secret d’Ennahdha» et surtout de savoir, ce qui est le plus important pour beaucoup de gens, ce qu’on doit attendre de concret au niveau de la justice, de la décision d’interdiction de voyage prise à l’encontre des 34 prévenus dans l’affaire pendante par-devant la justice depuis décembre 2018, plus particulièrement le sort qui sera réservé dans les jours ou les semaines à venir à Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, accusé (en attendant les décisions du juge d’instruction et de la chambre d’accusation relevant du tribunal de première instance de l’Ariana) par les membres du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi d’être le chef de l’appareil secret en question et d’être impliqué dans l’assassinat, d’une manière ou d’une autre, des deux martyrs.

En d’autres termes, les Tunisiens, qui se sont rappelé l’affaire, samedi dernier, lorsque le porte-parole auprès du Tribunal de première instance de l’Ariana a informé officiellement sur l’interdiction de voyage faite à Rached Ghannouchi et aux 33 autres prévenus dans l’affaire, se posent la question suivante: Rached Ghannouchi sera-t-il arrêté quand il sera auditionné par le juge d’instruction en charge du dossier ?

Quand Béchir Akremi est dessaisi

Mais avant de prétendre répondre par l’affirmative ou la négative à la question, ne faudrait-il pas rafraîchir la mémoire de ceux qui l’ont peut-être oublié que l’affaire a commencé lors de la découverte en 2012 «de plusieurs cartons contenant des documents relatifs à la situation sécuritaire en Tunisie, au fonctionnement du ministère de l’Intérieur et à des enregistrements, des rapports concernant des personnages publics de la scène politique».

Ces documents et enregistrements ont été découverts dans une auto-école dirigée par Mustapha Khedher, ancien militaire jugé dans le cadre de l’affaire Barraket Essahel au début des années 90 du siècle précédent.

Et la découverte due à la mission qu’auraient Mustapha Kheder et ses collaborateurs de révéler que le parti Ennahdha avait à sa disposition une sorte d’agence de renseignements généraux dénommée «l’appareil sécuritaire» dirigée, selon les membres du comité de défense des martyrs Belaïd et Brahmi par le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi.

Les investigations entreprises par les avocats membres du comité de défense des martyrs Brahmi et Belaïd ont abouti, quand le dossier a été retiré du tribunal de première instance de Tunis où l’ancien procureur général de la République Béchir Akremi a été démis de ses fonctions, au renvoi de l’affaire devant le tribunal de première instance de l’Ariana où un nouveau juge d’instruction a été chargé de conduire l’enquête.

Et c’est bien ce juge d’instruction qui a prononcé, selon la porte-parole du tribunal de l’Ariana, Fatma Bougattaya, les interdictions de voyage à l’encontre des prévenus dans l’affaire dont le président du parti Rached Ghannouchi.

Pour le moment, on attend la comparution de Rached Ghannouchi devant le juge d’instruction en question même si Maher Medhioub, le député du mouvement Ennahdha, continue à affirmer : «Rached Ghannouchi continue à exercer ses activités en toute liberté et n’a pas été interdit de voyage».

Du côté du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, on apprend qu’une conférence de presse contenant de nouvelles révélations sur l’affaire sera donnée demain, mercredi 1er juin, à Tunis.

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