Journée mondiale sans tabac : Un suivi médical et des moyens de substitution peuvent aider au sevrage

Un suivi thérapeutique auprès d’un professionnel de la santé, des moyens de substitution, tels que la cigarette électronique, la vape ou le tabac chauffé peuvent aider les personnes addicts à la nicotine  d’arrêter progressivement le tabac, éviter les risques des maladies causées par les produits toxiques et à préserver sa santé. Il est à préciser par ailleurs, qu’en Tunisie, la consommation de cigarettes cause chaque année plus de 13.200 décès, soit 20% de tous les décès du pays et entraîne de la sorte des coûts élevés pour la santé, ainsi que des pertes économiques

Au cours de la semaine dernière et à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac de l’année 2022,  fêtée chaque fin de mai, la plateforme médicale Med.tn, a organisé une table ronde qui a porté sur les méfaits du tabac et les solutions adéquates pour limiter sa consommation, et ce en présence de médecins spécialistes: Dr Dhaker Lahidheb, cardiologue et ancien professeur à la faculté de Médecine de Tunis et à l’Hôpital Militaire, Dr Zoubeïr Chater, médecin spécialiste en diététique médicale et Dr Ridha Ben Arif, spécialiste en pneumologie-asthme-allergologie endoscopie bronchique.

Ces derniers ont profité de l’occasion pour échanger et partager avec les différents corps médiatiques présents lors de cette table ronde sur les effets néfastes du tabagisme sur la santé de l’être humain et comment lutter pour stopper ou diminuer la consommation du tabac chez les adultes et les jeunes afin de les aider au sevrage tabagique.

A cet effet, les intervenants ont mis l’accent sur les différents  dangers que peut causer le tabac sur la santé de la personne fumeuse, mais aussi  sur son entourage, notamment les fumeurs passifs et sur les jeunes adolescents, surtout que selon les dernières statistiques de l’OMS, le chiffre de milliard de fumeurs dans le monde peut être atteint en 2025 et, qu’en Tunisie, même si  le taux de personnes fumeuses a baissé en 2018 (26%) par rapport à 2010 (29%), il reste tout de même qu’on relève une consommation annuelle estimée à un milliard cent mille paquets de cigarette, et ce, selon les dernières statistiques présentées par la Régie nationale du tabac et des allumettes.

A cet égard, l’intervention du docteur Zoubeïr Chater, a porté  sur les différents profils des personnes fumeuses, notamment celles qui sont tabagiques (devenues dépendantes à la nicotine), malgré le fait qu’elles sont convaincues des effets néfastes du tabac sur la santé, ces dernières ne savent pas comment adopter une bonne méthode ainsi que de bons moyens pour l’arrêter, d’où vient le vrai problème de l’addiction, qui est le problème le plus difficile à traiter, sans oublier évidemment les problèmes de santé liés à la consommation du tabac, tels que les maladies cardiovasculaires et autres.

Le véritable problème de  dépendance

Quant au docteur Ridha Ben Arif, il a précisé que les jeunes, notamment les adolescents, qui commencent à fumer  très jeunes courent le risque d’avoir des complications et des problèmes de santé plus graves à long terme, d’où le rôle que doivent jouer les adultes, les éducateurs, les parents… pour stopper ce phénomène chez les jeunes et les encourager à bannir cette mauvaise habitude nocive sur la santé. D’ailleurs, selon les dernières statistiques révélées par le ministère de la Santé publique, on note  le pourcentage de 11,6% de fumeurs chez les jeunes entre 13 et 15 ans et de 20% chez les jeunes de plus de 15 ans. .

Le tabagisme est considéré de nos jours comme une «pandémie chronique»

«Dans le monde,  on enregistre 8 millions de personnes décédées  à cause du tabac, dont  un million de morts dû au tabagisme passif, le tabac est très nocif pour le système respiratoire de l’être humain, ainsi que  sur les poumons.  Tout le monde le sait, mais les jeunes ne le savent pas encore et il faut cibler cette catégorie d’âge en particulier  afin de l’aider à arrêter la consommation de ces produits toxiques», précise-t-il.

Le Dr Dhaker Lahidheb a noté entre autres qu’un autre problème lié à l’accès aux soins qui sont coûteux complique encore la situation chez les personnes fumeuses. Il a précisé également que les dangers du tabac sont très néfastes sur les artères du cœur et les cellules endothéliales qui peuvent être endommagées et perdent leur élasticité, on court le risque d’avoir des maladies chroniques, telles que l’hypertension et le cholestérol et peuvent même conduire dans certains cas à l’amputation des membres inférieurs. Les fumeurs, surtout ceux qui fument la nuit, peuvent même courir le risque d’une mort subite.

Des moyens efficaces pour réduire la consommation du tabac

Pour mieux aider les personnes dépendantes à la nicotine et à la cigarette, les médecins présents les ont conseillé tout d’abord de prendre conscience des effets néfastes du tabac et de ne pas hésiter à se faire aider par des spécialistes pour  un sevrage efficace. Dans ce sens, docteur Ridha Ben Arif a déclaré que dans une première étape, il est primordial d’appeler le fumeur à arrêter le tabac tout d’abord et de prendre le patient en charge médicalement par la suite, et ce, d’une manière régulière et spécifique selon son degré d’addiction et ses caractéristiques de santé. Quant à Zoubeïr Chater, il a ajouté que certains traitements de substitution permettent au fumeur d’envisager plus facilement le sevrage, voire de réduire sa consommation avant l’arrêt total. Dr Dhaker Lahidheb a rejoint  cette idée et a noté que les alternatives à la cigarette, telles que la vape et le tabac chauffé constituent un outil de réduction des risques et peuvent être utilisées en tant qu’aide au sevrage tabagique. En ce qui concerne les moyens traditionnels, tels que  les médicaments et produits nicotiques, comme les patchs, le chewing-gum… ils ne sont malheureusement pas toujours  disponibles en Tunisie.

Il est à préciser, par ailleurs, qu’en Tunisie, la consommation de cigarette cause chaque année plus de 13.200 décès, soit 20% de tous les décès du pays et entraîne de la sorte des coûts élevés pour la santé, ainsi que des  pertes économiques. Le rapport  de  l’OMS, qui a été publié en 2019 sur le tabagisme, a enregistré une  prévalence du tabagisme chez les hommes tunisiens estimée à  43,3% contre 2% pour les femmes, ce qui place la Tunisie  dans le top 10 des pays où la prévalence du tabagisme masculin est la plus élevée au monde.

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