Hichem Rostom est décédé, hier, dans sa ville natale La Marsa, à Tunis, à l’âge de 75 ans des suites d’une longue maladie.
Dans son faire-part, le ministère des Affaires culturelles regrette la perte d’un grand artiste dont le parcours s’est étalé sur plus de cinq décennies à travers des oeuvres théâtrales (70), cinématographiques (32) et télévisées (26).
Hichem Rostom (26 mai 1946 -28 juin 2022) était une grande figure de la scène artistique nationale, largement respectée dans son pays aussi bien qu’ailleurs. Cet acteur de théâtre, du cinéma et de la télévision est connu pour ses rôles aussi variés qu’importants dans une centaine d’œuvres tunisiennes et étrangères.
Son penchant pour le théâtre s’est révélé depuis son jeune âge. Durant ses études au collège Sadiki, il a fait ses débuts avec le grand Aly Ben Ayed qui était son mentor.
Ce dernier l’avait initié au 4e art à travers la participation à Othello, adaptation de l’œuvre éponyme du dramaturge anglais William Shakespeare. Cette pièce était présentée, en 1964, à l’inauguration du Centre culturel international d’Hammamet, Dar Sébastien.
Après avoir obtenu son bac Lettres, il séjourne en France pour suivre des études supérieures à l’Institut d’études théâtrales de l’Université Sorbonne-Nouvelle et à l’Institut des hautes études cinématographiques.
En France, il réside durant près de 20 ans, période pendant laquelle il a travaillé à Radio France puis en tant qu’animateur au Théâtre national populaire. Cette étape européenne lui a permis de côtoyer le milieu théâtral et cinématographique, notamment français et italien.
Il a décroché des rôles dans des pièces pour des metteurs en scène comme les Français Bernard Sobel et Jacques Lassalle et le Polonais Tadeusz Kantor. Il a également fait une courte apparition dans L’Aile ou la Cuisse, un film de Claude Zidi, sorti en 1976, avec à l’affiche le grand acteur disparu Louis de Funès.
De retour en Tunisie, vers la fin des années 80, il participe dans des films ayant marqué le cinéma tunisien, comme Les Sabots en Or de Nouri Bouzid (1988), Leila, ma Raison (1989) de Taieb Louhichi, Le Silence du Palais de Moufida Tlatli (1994) et Essaida de Mohamed Zran (1996)
Hichem Rostom était au casting du Patient Anglais d’Anthony Minghella dont le tournage avait eu lieu entre l’Italie et la Tunisie. Cette coproduction américano-anglaise sortie en 1996 a été neuf fois oscarisée.
Parmi ses rôles pour le petit écran, il a participé dans des séries télévisées nationales à succès, à l’instar de Ennes Hkaya, Gamret Sidi Mahrous, Faj Errmal, Njoum Ellil, Awled Moufida, Maktoub, Tej El Hadhera, Laylet Echak et 27.
Hichem Rostom était un artiste complet qui, en plus de ses multiples rôles pour le théâtre, le cinéma et la télévision, avait mis en scène des pièces comme Caligula et l’Etranger.
En plus d’animer des ateliers de théâtre dans les universités tunisiennes, il était à la tête des Journées théâtrales de Carthage (JTC), un rendez-vous annuel d’envergure arabe et africain qu’il a dirigé pour deux éditions successives.
Le cortège funèbre quittera son domicile, à La Marsa, pour le cimetière de cette ville de la banlieue de Tunis où il sera inhumé cet après-midi.
