La lettre ouverte adressée au peuple tunisien par Sadok Belaïd, président-coordinateur de la commission consultative chargée de rédiger le projet de la nouvelle constitution, et parue dimanche dernier dans les colonnes du journal Assabah accompagnée par la première mouture de la Constitution présentée au Chef de l’Etat, a jeté un pavé dans la mare. Dans cette lettre, Belaïd dénonce haut et fort la copie publiée par la présidence au Jort après moult modifications qui  «  dénaturent » l’essence même dudit projet et constituent, selon lui, de « graves menaces » qui «ouvrent la voie à une dictature ».

Plus que les manifestations de rue contre le référendum sur la nouvelle constitution, cette lettre a été un coup de massue pour le projet de  Saïed. En effet, cette déclaration sape tous les efforts présidentiels et met en doute son projet sur la nouvelle République. Elle exhorte politiquement, sans le dire explicitement, ceux qui iront aux urnes à voter contre le projet de la nouvelle constitution. En agissant de la sorte, Belaïd et compagnie ouvrent la voie à une nouvelle crise politique et mettent Saïed dans une position inconfortable.

Mais le plus grave, c’est que de nouveau, les espoirs des Tunisiens en des lendemains meilleurs volent en éclats. En effet, à quelques semaines du référendum, ils craignent que les fissures de plus en plus évidentes ne fassent effondrer la façade, après la proclamation des résultats du scrutin.  Sommes-nous condamnés à subir, à encaisser et à déprimer à force de voir les majors de la politique s’affronter pour maîtriser le terrain, alors que le pays court à sa perte à vue d’œil? Il est grand temps de réveiller de leur nirvana tous les acteurs politiques pour dire que le peuple tunisien agit désormais avec un grand sens de la responsabilité, qu’il entend rester le dépositaire de la souveraineté et qu’il dira son mot au moment opportun.

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