
• Le président d’Ennahdha sera écouté le 19 juillet prochain devant le pôle antiterroriste à Tunis en tant qu’accusé de blanchiment d’argent et de financement d’activités terroristes.
• Rached Ghannouchi et neuf de ses proches voient leurs comptes bancaires et postaux gelés sur décision du juge d’instruction près le pôle terroriste en charge de l’affaire de l’Association Namaa
• Ennahdha dénonce une manœuvre visant à salir l’image de son président
Un rebondissement de taille dans l’affaire relative à l’Association Namaa (croissance) spécialisée dans l’action caritative, implantée à Sousse et dirigée par l’un des gendres de Hamadi Jebali, chef du gouvernement de la Troïka I (fin 2011-fin 2012) et l’un des anciens secrétaires généraux d’Ennahdha.
La nouveauté réside dans le fait que Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha et ancien président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) dissoute officiellement par le Président Kaïs Saïed, sera entendu le 19 juillet par le juge d’instruction près le pôle antiterroriste en tant qu’accusé dans l’affaire relative à l’Association Namaa Tounès.
Une source qu’on présente comme «bien informée» précise que le leader du parti nadhaoui comparaîtra devant le pôle antiterroriste en tant qu’accusé mais sans spécifier de quelle accusation il est coupable.
Toutefois, la source rappelle que l’association Namaa «est suspectée de financement terroriste et de blanchiment d’argent».
Donc, en partant de ce qu’avance «la source bien informée», l’on peut déduire que Rached Ghannouchi a trempé dans l’affaire de l’Association Namaa, qu’il est impliqué dans les suspicions de blanchiment d’argent et de financement d’activités terroristes dont elle est soupçonnée pour le moment en attendant que la justice dise son mot.
Déductions et affirmations
Et les déductions, voire les affirmations selon lesquelles Rached Ghannouchi est déjà impliqué dans l’affaire et considéré comme accusé de blanchiment d’argent et de financement d’activités terroristes avant même qu’il ne soit écouté le 19 juillet prochain par le juge d’instruction près le pôle antiterroriste à Tunis («la source bien informée» a bien révélé la convocation de Ghannouchi le 6 juillet) d’être renforcées par la décision de la commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) relevant de la Banque centrale, décision selon laquelle les comptes bancaires et postaux de plusieurs responsables nahdhaouis ayant à leur tête Rached Ghannouchi, le président du parti, doivent être gelés, suite à une demande (ayant valeur d’ordre) formulée par le juge d’instruction en charge de l’affaire Namaa auprès du pôle antiterroriste.
Et si l’on se rappelle que Rached Ghannouchi est déjà interdit de voyage dans l’affaire dite de l’appareil secret d’Ennahdha, l’on est en mesure de dire que l’étau se resserre de plus en plus autour du président nahdhaoui en voyant, cette fois, plusieurs parmi ses fidèles, proches et aussi membres de la grande famille soupçonnés de plusieurs griefs et poursuivis par la justice.
Du côté d’Ennahdha, on a choisi de répondre aux suspicions qui pèsent sur le président et ses plus proches collaborateurs en invoquant «les tentatives vaines de salir la réputation du leader» et en dénonçant «une manœuvre politique visant à déformer la réalité politique».
Dans une déclaration publique, Ennahdha souligne que son président «n’a jamais reçu d’argent provenant d’une partie étrangère ou tunisienne».
La même déclaration ajoute: «Associer le nom de Rached Ghannouchi à l’affaire de l’Association Namaa est sans fondement et vise à déformer la réalité politique».
Les personnes dont les comptes ont été gelés
— Rached Ghannouchi
— Mouadh Kheriji (fils de Rached Ghannouchi)
— Hamadi Jebali
— Safa Jebali (fille de Hamadi Jebali)
— Rafik Abdessalem (gendre de Rached Ghannouchi)
— Najeh Haj Ltaïef
— Abdelkrim Slimane
— Mohamed Hachfi
— Rafik Amara
— Soumaya Jebali (fille de Hamadi Jebali)