Même si, selon l’Observatoire national de la sécurité routière, le nombre de tués sur les routes aurait baissé par rapport aux années passées, il est évident que les divers confinements à cause de la pandémie de Covid sont derrière cette régression. Car depuis le retour à un rythme de vie normale, le nombre de tués sur nos routes ne cesse d’augmenter.
En effet, il suffit de revoir l’émission de télévision française «Enquête exclusive», diffusée sur M6 le dimanche 18 février 2018, qui s’est penchée sur les routes les plus meurtrières du monde en citant trois pays dont la Tunisie, pour appréhender l’ampleur de ce désastre routier dans notre pays. «Dans le monde, la route tue chaque année 1,3 million de personnes et en blesse près de 50 millions. Parmi les pays où les routes sont les plus meurtrières, il y a la République Dominicaine, la Tunisie et le Mozambique», avait indiqué Bernard de La Villardière, le présentateur de l’émission.
D’ailleurs, les études menées en Tunisie ont démontré que l’infrastructure routière n’est pas la seule principale cause des accidents de la route, mais également le comportement de certains usagers de la route, laissant entendre que le réseau routier en Tunisie n’est pas aussi sûr.
La dangerosité de nos routes est également confirmée par le classement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2013). En effet, la Tunisie fait partie des pays dont les routes sont les plus meurtrières au monde. Elle est classée 138e/180 avec un taux de mortalité de 24,4 morts pour 100.000 habitants. Le nombre moyen de décès sur les routes tunisiennes est de 1.453 avec un pic enregistré en 2012 avec 1.623 décès. Selon la même source, Kairouan, Médenine, Zaghouan et Sidi Bouzid arrivent en tête du classement des régions dont les routes sont les plus meurtrières par rapport au nombre d’accidents. Parmi les causes des accidents de la route, la traversée des piétons arrive largement en tête (26%), suivie de la distraction au volant (16%) et l’excès de vitesse (16%). Selon l’Association tunisienne de prévention routière, ces accidents de la route coûtent 800 millions de dinars chaque année à la Tunisie, outre le nombre important de victimes. A cet effet, l’OMS préconise la mise en place de mesures de sécurité lors de la conception des projets d’infrastructure routière car elles peuvent permettre d’améliorer sensiblement la sécurité de tous les usagers. Ainsi, les interventions au niveau de l’infrastructure afin de lutter contre l’excès de vitesse et de réduire les probabilités d’accident (par exemple l’élargissement des routes ou la surélévation des passages pour piétons), de même que les interventions visant à atténuer la gravité des accidents (par exemple au moyen de protections latérales et de ronds-points) permettent de réduire les décès et les traumatismes sur les routes.