De l’orientation universitaire…

Editorial La Presse

Une fois la joie de la réussite au bac consommée, les bacheliers qui passent au statut d’étudiants, jouent gros en choisissant ce qu’ils vont étudier à l’université. Cette opération d’orientation universitaire est une procédure technique qui se base sur un score pondéré qui permet de filtrer les demandes et de trier les bacheliers selon un ordre d’importance où comptent également l’emplacement géographique et la disponibilité des places et des spécialités offertes. Bien évidemment, les meilleurs ont souvent le privilège d’obtenir ce qu’ils veulent. Et même pour des scores élevés, le premier et même le second choix ne sont pas possibles, à l’instar des études de médecine. Bref, il y a toujours des mécontents qui s’estiment lésés et déçus d’être affectés à des études dont ils ne veulent pas.  Dans cette opération d’affectation, l’intelligence du choix et la vision aideront ceux et celles qui opteront pour des études qui vont le plus avec leurs aptitudes, leur emplacement géographique (le transport est une variable principale pour réussir à l’université) et surtout la demande sur le marché de l’emploi. Il n’y a pas que la médecine, les hautes études commerciales, l’architecture, l’ingénierie, les lettres et toute cette gamme classique et si réputée. Il y a d’autres gammes moins « luxueuses » aux yeux des parents et du bachelier lui-même, mais qui ne demandent pas des scores élevés et qui permettront un autre jour d’avoir un poste de travail et surtout de créer son propre business. Il faut adopter une nouvelle conception de l’orientation universitaire et éviter ces clichés sociaux démodés qui consacrent certaines études universitaires au détriment d’autres. Aujourd’hui, la société tunisienne et le monde ont changé : on va plus vers le numérique, vers le e-commerce, on revient à des métiers devenus rares mais indispensables à la vie quotidienne. Il ne suffit donc pas d’avoir son bac si l’on se trompe dans l’orientation universitaire. Mais, il faut surtout innover dans son choix, tout en pensant à ce que le futur diplôme apportera en employabilité. Une des causes du chômage des diplômés, c’est qu’ils ont opté en masse pour des spécialités saturées et qui leur ont valu tant de peine et de déception, et bien sûr d’années de chômage, avant de trouver, pour certains, un emploi qui n’a rien à voir avec la nature de leur diplôme.

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