Élaboration de la nouvelle loi électorale : Quid des partis favorables au processus du 25 juillet ?

• Le Chef de l’Etat annonce lors de son entretien avec Farouk Bouasker: «Les propositions de ceux qui ont soutenu la dynamique du 25 juillet seront prises en considération»
• Personne ne sait pour le moment comment les partis et les personnalités soutenant le 25 juillet seront associés à la mise en œuvre de la nouvelle loi électorale

La mise en œuvre de la nouvelle loi électorale sur la base de laquelle se dérouleront les législatives anticipées programmées le 17 décembre prochain et peut-être les élections des futurs membres du Conseil des régions et des districts (dont la création a été décidée dans la nouvelle Constitution adoptée à l’occasion du référendum populaire en date du 25 juillet 2022) aura-t-elle lieu finalement «en prenant en considération les propositions et les approches qui seront soumises à la présidence de la République par les parties qui ont soutenu le processus de réformes entamé le 25 juillet 2021», comme l’a souligné le Chef de l’Etat, lundi dernier, lors de l’entrevue qu’il a accordée au juge Farouk Bouasker, président de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie).

Le communiqué de quelque huit lignes ayant  sanctionné la rencontre entre  le Président Kaïs Saïed et Farouk Bouasker est tranchant et porte un éclaircissement ou une réponse précise et concise à une question qui a suscité et continue de provoquer un débat interminable à propos de l’élaboration de la future loi constitutionnelle avec ou sans  l’apport d’une quelconque partie «étrangère».

D’abord, le Président Kaïs Saïed a mis les points sur les i et a dissipé officiellement les doutes ou les interrogations: «Il y aura une nouvelle loi électorale» et non  une opération-amendement de certaines dispositions de la loi électorale de mars 2014 qui a enfanté les deux parlements d’octobre 2014 et d’octobre 2019.

Et Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), qui a anoncé, hier, mercredi 7 septembre, que son parti va boycotter les législatives anticipées de la fin de l’année en cours au cas où la loi électorale en vigueur actuellement (celle de 2014) serait amendée, se doit de revoir sa copie tout simplement parce que maintenant, c’est officiel: le rendez-vous électoral du 17 décembre 2022 aura lieu sur la base d’une nouvelle loi électorale.

Ensuite, il semble que le Président de la République a décidé, enfin, d’accéder à l’une des revendications les plus réitérées, ces dernières  semaines, par les partis et aussi les personnalités au soutien indéfectible et sans cesse renouvelé au processus du 25 juillet 2021.

Le Chef de l’Etat a, en effet, annoncé, dans le communiqué publié à l’issue de son entretien avec Farouk Bouasker, président de l’Isie, que «les propositions et les approches qui seront présentées par ceux qui ont soutenu le processus du 25 juillet seront prises en considération lors de l’élaboration de la future loi électorale».

Autrement dit et avec plus de clarté et de précision, les partis politiques comme Achaâb, Attayar achaâbi, le parti Harak du 25 juillet, le parti la Tunisie en Avant et le parti «Attahalof min ajli Tounès» ainsi que des personnalités comme Rabeh Khraïfi, chercheur en droit constitutionnel ainsi que plusieurs autres s’activant sur les réseaux sociaux ou ayant déjà participé au dialogue national piloté par le doyen Sadok Belaïd vont être associés à la rédaction de la nouvelle loi électorale tant attendue et verront aussi leurs avis et propositions pris en considération, contrairement à ce qui a été fait à l’occasion des débats organisés dans le cadre de la commission nationale consultative sur le dialogue national.

Seulement, à bien lire le communiqué présidentiel en question, on ne peut pas savoir si les partis et les personnalités dont parle le Président de la République ont déjà soumis leurs propositions ou s’ils attendent que la présidence les invite prochainement à le faire.

Sauf qu’il existe peut-être une réponse qui pourrait clarifier la petite phrase contenue dans le communiqué présidentiel.

Et cette éventuelle réponse n’est qu’une interrogation comme tant d’autres.

Certains analystes avancent, en effet, que Kaïs Saïed aurait tendu une oreille consentante, pour ne pas dire qu’il aurait cédé aux revendications insistantes exprimées, samedi et dimanche derniers, par les partis Echaâb et la Tunisie en Avant qui auraient exigé et insisté d’être associés à l’élaboration de la nouvelle loi électorale.

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