Zied Jebali (gardien de l’ASM) : «Nous ne manquons pas d’ambitions !»

Tout comme ses camarades, le gardien marsois rêve les yeux ouverts. Pour lui, tout reste possible sur un match de coupe. Il aspire, comme son père Amor Jebali, à entrer dans l’histoire de l’ASM en remportant un trophée.

A la manière avec laquelle il a éliminé l’USBG en demi-finale de la Coupe de Tunisie, nous avons vu à l’œuvre non pas le club qui vient de monter de la troisième à la deuxième division, mais plutôt l’ASM d’antan… dans toute sa grandeur…

C’est vrai. En remportant la demi-finale de la coupe, avec la manière en plus, nous avons démontré que la place de l’Avenir de La Marsa n’est pas en troisième division. La place naturelle de notre club est en Ligue 1. Dieu merci, les supporters et les personnalités sportives de La Marsa étaient tous derrière le club la saison dernière et l’équipe première de football a pu accéder en Ligue 2. De notre côté, staff technique, joueurs et responsables du club avons fait ce qu’il faut pour que notre club retrouve progressivement sa place naturelle. L’accession en Ligue 2 et la qualification à la finale de la Coupe de Tunisie ne sont que deux étapes intermédiaires pour atteindre notre objectif suprême : le retour de l’ASM parmi l’élite.

Vous attendiez-vous en foulant la pelouse de Radès contre l’USBG que la route pour la finale allait être facilement balisée ?

En toute franchise, nous nous attendions à un match très difficile. Nous nous sommes passé en tête tous les scénarios possibles, sauf celui qui s’est passé sur le terrain. Et si nous avons pu maîtriser aussi bien les débats, c’est qu’au moment de fouler la pelouse, nous avons joué notre va-tout, mais aussi sur notre valeur. Et notre valeur, c’est un club spécialiste de la Coupe de Tunisie qui a atteint naturellement la finale. Par ailleurs, nous étions meilleurs que notre adversaire durant toutes les péripéties de la rencontre. Physiquement, nous étions mieux préparés. Nous avons su gérer le match en nous montrant réalistes à souhait, mais aussi plus déterminés que jamais à préserver notre ascendant jusqu’au bout.

Comment préparer une finale de la Coupe de Tunisie, de surcroît contre une grosse cylindrée du championnat, en l’occurrence le CSS, avec un effectif composé essentiellement de joueurs qui, disons-le, n’ont pas l’habitude de disputer ce genre de grands rendez-vous ?

Ce match sera difficile à jouer. Sa préparation ne sera pas facile non plus. Jusque-là, nous avons procédé match par match. Lorsque nous nous sommes qualifiés pour la demi-finale, nous nous sommes dit qu’il faut concentrer tous nos efforts sur ce stade de la Coupe et ne pas penser du tout à la finale. Il fallait préparer le match de l’USBG comme s’il s’agissait d’une finale et ce n’est qu’une fois notre ticket de qualification dans la poche que nous avons commencé à parler de finale. Il ne fallait surtout pas brûler les étapes et ne pas rêver de finale avant-même de disputer la demi-finale. Comme je vous l’ai dit, nous avons procédé match par match afin que les joueurs n’aient pas l’esprit brouillé et restent bien concentrés sur leur sujet.

Notre staff technique connaît bien notre adversaire en finale. Le CSS n’a pas de secret pour nous. Nous avons remporté une victoire en amical contre le CSS sur le score net (2-0). Mais même si un match amical ne peut servir de repère, le fait d’avoir déjà gagné contre notre adversaire en finale augmente notre capital confiance dans la mesure où nous nous disons : «Nous les avons battus en match amical, rien ne nous empêche de rééditer le même scénario, mais en tenant compte du fait qu’il s’agit là d’une finale de coupe à préparer comme il se doit avec tout le sérieux du monde».

Vous l’avez bien dit, battre le CSS en amical ne peut pas servir de repère. Comment appréhendez-vous cette finale et face à un adversaire d’un tel calibre ?

Evidemment, il s’agit d’une finale de coupe qu’il faut savoir préparer. Le fait d’avoir battu le CSS en amical nous conforte psychologiquement dans la mesure où nous ne pouvons dire dans nos têtes que, finalement, battre cette grande équipe n’est pas chose impossible. C’est l’enseignement majeur que nous avons tiré. Le CSS n’est pas l’équipe imbattable. C’est un adversaire qu’on peut vaincre si on sait négocier notre finale. Avec de l’abattage et en faisant preuve de beaucoup de réalisme comme c’était le cas en demi-finale contre l’USBG, nous saurons tirer notre épingle du jeu.

Toutefois, il faut fouler la pelouse de Radès avec l’idée que le CSS reste un grand club. L’ASM demeure également un grand club. Le CSS a remporté six trophées de Coupe. L’ASM en a remporté cinq. Nous aspirons à le battre en cette finale pour que nous soyons ex æquo en nombre de trophées remportés. Notre ambition est de remporter notre sixième trophée. Tous les joueurs qui fouleront la pelouse seront prêts à 100%. La direction du club nous a assuré les conditions optimales de réussite. A nous, joueurs, de faire le reste sur le terrain le jour du match.

Vous avez un rôle de joueur-cadre. Comment préparer mentalement tes jeunes équipiers pour faire face à un adversaire de calibre supérieur ?

Je reviens à la victoire en amical. Quand nous avons affronté le CSS , notre idée sur cette équipe a changé. Les joueurs qui ont joué le match de la demi-finale contre le CA sont ceux que nous avons affrontés il y a deux semaines au Stade Zouiten. La victoire nous a permis de briser la muraille psychologique que c’est un adversaire de très grand calibre qu’il est presque impossible de vaincre. Cela ne nous a pas empêché de faire du visionnage encore et encore afin de ne laisser aucun détail nous échapper.

Vous rêvez bien les yeux ouverts…

Naturellement, quand on dispute une finale de coupe, on ne peut que rêver les yeux ouverts. Mon père Amor Jebali a remporté deux trophées de Coupe de Tunisie. J’espère écrire l’histoire comme lui en remportant demain mon premier trophée de la Coupe de Tunisie.

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