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La sagesse syndicale

Editorial La Presse

Après Fitch Ratings, voilà une autre agence de notation internationale, Moody’s, qui qualifie l’accord conclu entre le gouvernement et l’Ugtt d’étape « clé » vers un nouveau programme avec le FMI.

Ainsi, l’Ugtt, qui tire sa force morale du dévouement de ses dirigeants, de ses adhérents, hommes et femmes, a su pouvoir se maintenir en dehors de tous les clivages, de toutes les tentations et de tous les courants politiques, pour placer l’intérêt de la Tunisie au-dessus de toute autre considération. C’est un acte courageux, le seul et l’ultime qui pouvait redonner un signal fort aux bailleurs de fonds internationaux pour lubrifier de nouveau une économie à sec.

Créée à une époque où la pensée unique dans plusieurs parties du monde défiait les valeurs universelles pour lesquelles l’humanité s’était tant sacrifiée auparavant, l’Ugtt s’est, pendant longtemps, distinguée comme un bastion de la liberté de penser, de la diversité des opinions et de la démocratie citoyenne.

En effet, tout au long de son histoire, l’Ugtt s’est imposée comme un acteur phare de la vie associative tunisienne.

Cette position, l’Ugtt la devait, en grande partie, à sa ligne de conduite originelle axée sur la défense des travailleurs manuels et intellectuels, l’indépendance, la neutralité et son action qui fut impulsée par les grandes figures nationales qui se sont succédé à sa direction.

Cette noble mission a été accomplie et menée contre vents et marées, ce qui a conféré à la centrale syndicale le rayonnement qu’on sait, et fait d’elle un acquis majeur du processus des réformes en Tunisie.

En ouvrant de nouveau les lucarnes de l’espoir, l’Ugtt confirme cette identité propre, épanouie et épanouissante, d’où elle tire toute sa crédibilité et toute son autonomie, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Ce qui commande à la centrale syndicale de persévérer dans une voie opposée à l’extrémisme et au jusqu’au-boutisme et de prôner le dialogue et l’ouverture.

Car, en apposant sa signature sur cet accord, elle fait sauter les derniers verrous qui formaient des obstacles majeurs au programme de prêt du FMI, ouvrant ainsi de nouveau la voie à un crédit entre deux et quatre milliards de dollars sur une période de trois ans au profit de la Tunisie et balise la voie à d’autres financements de la part des pays frères et amis. Voilà ce qu’il se passe quand la sagesse syndicale l’emporte sur l’entêtement.

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