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Nos aînés, une richesse

Editorial La Presse

La Tunisie célèbre aujourd’hui la Journée internationale des personnes âgées sur le thème «Pour une meilleure prise en charge des personnes âgées». Une occasion propice pour focaliser le halo des projecteurs sur cette catégorie de personnes qui finissent mal leur vie en Tunisie. Les personnes âgées sont nos aînés. Ils nous ont donné la vie, nous ont accompagnés à faire nos premiers pas, à prononcer nos premiers mots, à faire nos études, à chercher un emploi, à nous marier. La joie se lit sur leurs visages à chaque étape de notre vie. Ils partagent nos joies et nos soucis. Ils se tiennent à nos côtés dans les moments les plus difficiles. Ils sont les seuls à croire que nous sommes innocents, même si nous sommes coupables de quelques forfaits. Ils dépensent leur vie à nous soutenir jusqu’au jour où ils découvrent qu’ils ont peu vécu, peu profité de la vie. Au crépuscule de leur vie, ils se retrouvent seuls, isolés et solitaires. Ils ne demandent pas l’aide, car ils pensent que leurs enfants seront là pour eux. Mais c’est à ce moment précis que leurs enfants leur demandent de prendre soin des petits-enfants. Et ils recommencent le même parcours avec les petits-enfants qui, en retour, les comblent d’un amour et d’une affection dont ils ont besoin. Mais un jour, ils découvrent les aléas de la vieillesse. Quand les maladies chroniques et les pathologies liées à leur âge avancé commencent à affecter leurs facultés physiques et mentales, ils deviennent dépendants et ont besoin d’assistance. C’est à ce moment précis qu’ils deviennent «un fardeau» pour la famille. Ce n’est pas que leurs enfants ne les aiment plus, mais plutôt parce qu’ils n’ont pas le temps ou les moyens de leur venir en aide. C’est pourquoi une personne âgée atteinte d’Alzheimer nécessite une prise en charge difficile et permanente. Un seul cas et c’est un drame familial. L’absence de structures adaptées et gratuites pour ce genre de maladie de vieillesse manque cruellement en Tunisie. Ce qui favorise l’exclusion de ces personnes vulnérables et instaure la culture du rejet par l’âge. C’est pourquoi la lutte contre la discrimination fondée sur l’âge et la promotion de la dignité des personnes âgées sont essentielles pour que ces personnes jouissent du respect qu’elles méritent. Oui, ils sont vieux, mais on a toujours besoin d’eux, de leur sagesse, de ce qu’ils ont à dire d’intéressant, de cette expérience de vie féconde et basée sur l’apprentissage par le vécu.

Mais il faut garder à l’esprit que nos aînés sont des personnes qui, malgré l’âge, continuent à vivre, à désirer et à vouloir être heureuses et entourées de leurs enfants. Chérissons-les, nos enfants feront de même avec nous.

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