La Tunisie à la foire internationale du livre en Arabie Saoudite : Le privilège d’être un invité d’honneur !

De notre envoyé spécial à Riyad Kamel FERCHICHI

Une opportunité de faire connaître nos auteurs et éditeurs. Ces professionnels qui décident, in fine, de l’avenir du livre, dans un monde en perpétuelle mutation, où la digitalisation demeure un choix incontournable.

La Foire internationale du livre de Riyadh, en Arabie saoudite, se déroule, du 29 septembre jusqu’au 8 de ce mois, avec des couleurs tunisiennes. C’est que notre pays est ainsi son invité d’honneur, dont la présence a été rehaussée par un ballet littéraire et culturel, mais aussi par un menu d’activités si riche et varié. En fait, selon le ministère de tutelle, la participation de la Tunisie à cette nouvelle édition s’inscrit dans le cadre de la promotion du partenariat culturel tuniso-saoudien et le renforcement des relations diplomatiques entre les deux pays dans divers secteurs. L’actuelle édition se tient dans la foulée des festivités marquant la célébration de la fête nationale saoudienne.

16 maisons d’édition

Se voulant une vitrine qui s’ouvre à Riyadh, la manifestation a drainé autant d’auteurs, d’éditeurs et de lecteurs, venus d’une trentaine de pays. Ses organisateurs soulignent qu’il s’agit d’une plateforme pour les maisons d’édition et les acteurs opérant dans la littérature et la traduction, de par leur rôle incitatif à la lecture et à la promotion de la conscience culturelle et artistique. Soit une sorte de marketing si légitime soit-il qu’elle a sa raison d’être. Secteur du livre en crise doublée d’une récession au niveau de la distribution, tous les moyens sont bons pour le remettre sur les rails. Faute de visibilité et de stratégie, l’éditeur, lui aussi, est menacé de faire faillite, avait déclaré le président de l’Union des éditeurs tunisiens (UET). Par conséquent, le secteur a du mal à prospérer. Pourtant, 16 maisons d’édition sont présentes à la Foire internationale du livre à Riyadh. « L’honneur qui a été conféré à la Tunisie est qu’on lui a réservé un pavillon propre à ses publications (plus de 300 titres exposés à l’initiative du ministère), des ateliers sur la calligraphie et le livre numérique, ainsi que d’autres activités d’ordre littéraire et artistique»,  nous révèle Mme Radhia Habbassi Argui, directrice des littératures à la direction générale du livre au ministère de la Culture. Idem, une série de conférences et rencontres-débats sur le roman, la poésie, le cinéma, la traduction se sont déroulées aux salles de Kairouan et Hannibal, espaces dédiés à la Tunisie. Samedi soir, un concert musical a été donné par le trio Saber Rebai, Latifa Arfaoui et Olfa Ben Romdhane au théâtre de l’Université de la princesse Nourah, à Ryadh.

Le livre face à lui-même !

Dans cet ordre d’idée, Lassaad Saïd, directeur de cabinet du ministère et chef de la délégation officielle tunisienne à la foire, a souligné l’importance de cette présence, visant à mettre en avant la particularité tunisienne dans divers domaines créatifs, tels que le cinéma et le roman. C’est aussi, à l’en croire, une opportunité de faire connaître nos auteurs et éditeurs. Ces professionnels qui décident, in fine, de l’avenir du livre, dans un monde en perpétuelle mutation, où la digitalisation demeure un choix incontournable. Un passage obligé, si l’on peut résister aux difficultés d’éditer et à la crise récurrente du papier. Et la lecture, à l’ère des réseaux sociaux, n’est plus en vogue. Certes, l’émergence des nouvelles technologies avait pesé sur le secteur du livre et l’industrie du contenu se retrouve face à l’ordre informationnel et les flots de la prose facebookienne. Voilà pourquoi ne lit-on presque plus en Tunisie. Et les chiffres sont là.  Selon de récentes statistiques données par le ministère de la Culture, le Tunisien ne lit même pas un livre par an, contre en moyenne 35 livres pour un Européen. Et pourtant, on continue à lire, estime Mme Argui, arguant que la Tunisie compte plus de 400 bibliothèques publiques réparties sur toute la République, comprenant plus de 7 millions de livres. Il n’empêche ! La lecture pose encore problème. Car, avoir un livre n’est toujours pas synonyme de lecture. 

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