La célébration de la fête du Mouled, qui consacre encore et toujours cette noble tradition que les Tunisiens ont coutume de célébrer avec faste depuis très longtemps, illustre la place de choix conférée à l’Islam dans notre pays et est une occasion de rappeler les efforts déployés par les oulémas et les théologiens tunisiens en matière de diffusion de la pensée éclairée qui fait prévaloir les nobles valeurs islamiques, et de l’Islam, de par sa symbolique, sa solennité, la profondeur de sa signification et de sa portée.
La ferveur dans laquelle est célébrée la fête du Mouled vient aussi commémorer comme il convient l’anniversaire de la naissance du Messager de Dieu, le Prophète Mohamed, en tirant comme il se doit les enseignements, la sagesse et les nobles valeurs de notre auguste religion.
En effet, la fréquentation à cette occasion des lieux de culte où abondent depuis des siècles les cercles de psalmistes et récitateurs du Coran, où se sont initiés les plus grands fuqahas, les spécialistes du Hadith, les linguistes et les savants, et d’où rayonnent les lumières de la foi et de la connaissance dispensée aux élèves venus de tous les horizons, apporte la preuve, si besoin est, de l’attachement constant de la Tunisie à consacrer la continuité entre le passé et le présent et à œuvrer à assurer durablement la pérennité, la solidité, la vitalité et le renouveau constant de l’identité religieuse et culturelle tunisienne.
En effet, depuis quelques jours, le pays vit au rythme d’une série de manifestations culturelles et religieuses à Kairouan, ville sainte, première cité musulmane d’Afrique du Nord, dont le rayonnement culturel et scientifique parviendra, à partir du IXe siècle, aux confins de l’Europe et de l’Asie. En effet, les diverses manifestations organisées dans cette ville sont chargées de significations et de messages, tels que les concours de psalmodie et d’exégèse du Coran et les causeries religieuses, qui restituent de façon éloquente la place de choix qu’occupe le fait religieux dans le projet sociétal initié depuis l’indépendance.
Voilà donc une fête religieuse qui redore l’image d’un peuple en communion, qui dans sa perception lucide de son passé, de son présent et dans sa foi en l’avenir, allie le savoir à l’action, pour atteindre les plus hauts niveaux de progrès et d’invulnérabilité tout en demeurant attaché à sa religion et à son identité arabo-musulmane, reflète la meilleure image d’une religion de tolérance, de solidarité, d’ouverture, de labeur et du juste milieu.