L’accord conclu avec le FMI balise la voie à une sortie de crise économique pour notre pays. Avec ses conséquences sociales, économiques et politiques, cette crise aura servi à une prise de conscience par notre société qu’elle ne peut plus vivre dans le chaos, le gaspillage et l’obstruction du travail.
Les Tunisiens sont désormais conscients qu’ils doivent s’adapter à une nouvelle façon de vivre, de produire et de consommer. Ce qui commande une révolution dans nos façons de penser et de décider. Une révolution dans nos comportements, dans nos politiques, dans nos objectifs, dans nos critères. L’heure a sonné pour braver le scepticisme, bousculer les préjugés pour s’attaquer aux conservatismes, pour regarder loin devant nous afin de ne pas rester prisonniers de calculs à courte vue. C’est que la crise nous a interpellés pour nous rappeler nos responsabilités et nous forcer à nous interroger sur le mode de vie que nous souhaitons. Nous savons désormais l’importance de la croissance, du progrès et de la prospérité sur notre quotidien et sur le sort des générations futures.
La Tunisie n’a pas à rougir de la crise par laquelle elle passe mais doit être fière de sa capacité à relever les défis. Certes, pour y parvenir, la Tunisie s’est imposé des exigences fortes et des mesures impopulaires. Aux yeux du monde, elle fait tout pour avancer sur un terrain miné par des années de turpitudes et d’absence de l’autorité de l’État et du droit, que seule une refondation de son économie et de sa démocratie rendra son sauvetage possible. C’est pourquoi malgré tout, son appel aux bailleurs de fonds sera entendu.
Les membres de la délégation tunisienne sont restés jusqu’au bout à la table des négociations pour convaincre. Un compromis, qui paraissait auparavant impossible, a été trouvé. Des propositions concrètes ont été présentées.
Par conséquent, une très lourde responsabilité nous attend maintenant. Cette responsabilité n’est pas que celle du gouvernement, c’est une responsabilité collective, une responsabilité de tous les acteurs, de tous les décideurs, de nous tous. Nous n’avons pas le droit de décevoir les Tunisiens.