Surpris par ce qui a été dit et dénoncé sur les arbitres et les coulisses de l’arbitrage tunisien sur Carthage plus ? Pas du tout. Il faut être profane ou complice pour nier les soupçons qui pèsent sur notre football et nos arbitres, non seulement ces dernières années, mais depuis que le championnat tunisien a été créé. Remontons l’Histoire du championnat tunisien pour savoir combien de titres ont été offerts, et combien de clubs ont été lésés par des arbitres louches, protégés par les différents bureaux directeurs de la FTF. Jamais notre championnat n’a été propre et impartial. Ceux et celles qui sont choqués par ce que l’arbitre Mokhtar Dabbous a révélé doivent se réveiller : tout le monde connaît comment ce championnat tunisien se joue, en grande partie, hors du terrain avec des instructions claires pour aider ou enfoncer des clubs. Certes, le terrain et les joueurs sont ceux qui décident aussi des résultats, mais sur plusieurs matches, tout est arrangé. Celui qui veut gagner doit, en partie, compter sur les coulisses, sur le coup de pouce de certains arbitres de cette organisation mafieuse qui règne férocement sous un silence de ténèbres.
Après ces révélations, qui ne sont pas les premières du genre, après tous ces dossiers de matches truqués (dont le dernier ESZ-ESHS en play-out) en complicité avec des parieurs en ligne, qu’attend le parquet pour agir et faire son travail ? Est-on en train de protéger ces personnes et fermer les yeux sur leurs crimes, ou disons leurs dépassements, prouvés au moins par des préemptions solides ? Cette émission, aussi importante, n’aura pas permis de connaître des secrets d’Etat. Ce qui se trame dans les coulisses de l’arbitrage tunisien est un secret de Polichinelle : tout le monde le sait, tout le monde le décrit au détail près, mais le problème, c’est que ça n’a pas de suites. Les clubs et les dirigeants qui en profitent le font depuis des années et y gagnent chacun à son niveau. Le terrain n’est plus le seul critère pour gagner quelque chose dans notre football : il faut avoir des tuyaux auprès des arbitres pour être à l’abri et surtout pour contrecarrer des adversaires. On ne va jamais avancer si on va rester à l’étape des aveux et des dénonciations : c’est grave ce qu’on a entendu, mais ce n’est pas du tout un scoop. Alors autant que les autorités judiciaires interviennent vu que la justice sportive tunisienne est complice par sa passivité et par l’influence des dirigeants impliqués. Sinon, on en restera là, à dire des choses connues et à en être naïvement étonnés, voire choqués.
