Report des examens du premier trimestre de l’enseignement primaire : Des réactions mitigées

 

Les avis sont divisés chez les parents d’élèves qui auraient, cependant, préféré que leurs enfants se reposent pendant les vacances d’hiver pour pouvoir bien entamer le deuxième trimestre.

Si les parents des élèves du primaire, qui ont très peu avancé dans le programme du premier trimestre à cause du boycott des protestataires, ont poussé un «ouf» de soulagement, cette décision est loin de faire l’unanimité auprès des parents dont les enfants ont une scolarité régulière depuis le début de la rentrée scolaire.

Ces dernier refusent, en effet, que leurs enfants, qui ont, jusque-là, été pris en otages dans un bras de fer qui n’a que trop duré avant de trouver une issue positive, en assument aujourd’hui les conséquences.

«Ma fille est en deuxième année primaire dans une école privée du Bardo. Je désapprouve la décision du ministère de reporter la date des examens, confie Mayssa, une jeune mère de famille. Non seulement, ils vont devoir réviser pendant les vacances d’hiver au lieu de se reposer, alors qu’ils ont eu un premier trimestre assez chargé, mais qui plus est, la date qui a été choisie est trop éloignée. Ils risquent d’oublier ce qu’ils ont étudié au début du premier trimestre. Par ailleurs, deux mois seulement séparent cette date de celle des examens du deuxième trimestre.

Quand vont-ils étudier le programme du deuxième trimestre et vont-ils avoir ou non une petite période de répit après les examens du premier trimestre, surtout qu’ils auront passé les vacances d’hiver à réviser?», s’interroge la jeune maman perplexe.

Garantir l’équité des chances

Un papa, comme Walid, jeune parent d’un écolier inscrit à l’école publique Lac 2, préfère plutôt se montrer compréhensif, estimant que cette décision garantira l’égalité des chances pour tous les enfants inscrits dans les établissements primaires du pays. «Hormis les professeurs de français, d’anglais et d’éducation technologique qui se sont absentés, mon fils a suivi une scolarité régulière depuis le début de l’année scolaire. Si la date des examens avait été maintenue, il aurait pu les passer sans problème. Maintenant, le report des examens  a quelque peu agacé certains parents d’élèves, dans la mesure où il faudra savoir gérer les vacances d’hiver, en sachant trouver le bon équilibre entre la période qui sera consacrée à la révision et celle qui sera consacrée au repos.

C’est un changement pour nos enfants  qui ont l’habitude de se reposer pendant les vacances d’hiver après avoir passé les examens, pour pouvoir bien entamer le deuxième trimestre.

Mais bon, je pense qu’il faut aussi penser à ces enfants dans plusieurs établissements primaires du pays qui n’ont pas fait cours depuis le début de la rentrée scolaire. A titre d’exemple, à l’école publique du Lac 2, tous les enfants inscrits en première année primaire n’ont pas eu cours. Il faut garantir l’équité des chances pour tous ces enfants».

Pas de répit pendant les vacances d’hiver

Des parents, comme Marwen, papa d’une petite écolière inscrite dans un des établissements primaires de la ville de Mornag, et qui ont choisi l’école publique pour la scolarité de leurs enfants, estiment, quant à eux, que la décision de reporter les examens implique de consacrer les vacances d’hiver à la révision des cours, alors que les élèves ont l’habitude d’en profiter pour se reposer. «Certes, cette décision a été prise pour permettre aux enfants qui n’ont pas eu cours depuis le débit de l’année scolaire de rattraper leur retard afin d’être prêts pour les examens.

Sauf que les autres enfants qui ont eu cours normalement pendant le premier trimestre vont être pénalisés car ils vont devoir réviser, alors qu’ils pensaient se reposer pendant les vacances d’hiver».

Samira, maman de deux écoliers inscrits dans une école privée de la ville de l’Ariana, partage la colère de nombreux autres parents et juge que le ministère, en reportant les examens pour l’ensemble des élèves du primaire, a choisi la solution de facilité.

«Après tout, les enfants qui n’ont pas fait cours représentent 10% seulement de l’ensemble des écoliers. Il aurait fallu plutôt prévoir des cours de rattrapage et fixer une autre date pour ces élèves, tout en laissant les autres écoliers passer les examens à la date prévue».

Mais cette colère est surtout palpable aujourd’hui chez les directeurs et directrices des établissements privés qui n’ont pas du tout été impliqués dans le choix de cette nouvelle option décidée de façon unilatérale par le ministère de tutelle. Ces derniers sont d’autant plus contrariés et déçus qu’ils devront réaménager un calendrier scolaire élaboré des mois à l’avance afin de garantir une scolarité sans faille aux élèves.

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