Ce soir, ouverture des JTC : Regards croisés pour commencer 

3,543
Deux pièces pour commencer les journées théâtrales de Carthage, deux nouvelles créations donneront à voir aux festivaliers et invités ses expériences diverses du théâtre tunisien. Moez Hamza et Hatem Derbel au programme de la soirée inaugurale.

Ce soir, s’ouvre le bal des journées théâtrales de Carthage, ce soir commence aussi le marathon des représentations théâtrales dans la capitale.

Deux nouvelles pièces sont à l’affiche pour cette journée inaugurale. Et outre les festivités, les concerts musicaux et performances de rue et la cérémonie d’ouverture qui aura lieu à la cité de la culture, le public aura une belle occasion de découvrir « moi le roi » de Moez Hamza et « juste un sourire » de Hatem Derbel.

Cette dernière est une Production du Centre des Arts Dramatiques et Scéniques de Ben Arous en collaboration Théâtre El Hamra, une écriture collective inspirée du texte de Hamdi, interprétée par Amel Ferji, Nedra Toumi, Mariem Ben Hassine, Abdelmonem Chouayet et Hamadi Bjaoui.

Le fils aîné revient après une longue absence revoir sa famille pour leur annoncer sa maladie et sa mort imminente. La joie de la rencontre avec la mère la sœur, le frère et sa femme se transforme en reproches… des souvenirs douloureux qui refont surface et la confrontation prends place. Amour, désir, frustration acceptation sont des sentiments forts traversés par cette mort attendue dans la résignation. Des personnages en perdition se retrouvent dans cadre spatio-temporel pour une chronique d’une mort annoncée.

L’écriture empruntée par Hatem Derbel pour ce drame psychosocial est visuellement percutante. Entre un écran qui sublime les sentiments et renforce les rapports, nous retrouvons face à un agrandissement de ce qui se passe sur scène. Dans la tête des personnages, à travers psychologie en miettes et des rapports conflictuels.

Le jeu est emphatique, tendu, énergique voire violent. Nous sommes.au centre d’un tourbillon d’émotions qui sort du comédien, éclabousse l’écran et se projette dans la salle.

Revenir sur les relations familiales comme sujet, est un exercice périlleux tant ce thème est consommé, le défi en est l’approche et le traitement.

Parallèlement a cette œuvre qui sera donnée à 20h30 au Rio, le théâtre des régions à la cité de la culture accueillera « moi le roi » de Moez Hamza, interprétée par Noureddine Ayari, Faten Chouaibi, Dhia Mansouri, Aroua Jendoubi et Moez Hamza lui mêle

Le metteur en scène a choisi comme point de départ la version du dramaturge égyptien Taoufik Hakim de la pièce Oedipe Roi de Sophocle. Dans une écriture contemporaine, la pièce raconte l’histoire d’un pays où les riches ont usurpé la révolution des pauvres. Face à une crise économique, sociale, politique et éthique, le citoyen en est la seule victime. Dans une oscillation entre un passé révoltant et un présent déroutant, « Moi, le Roi » propose une perception créative humaniste du moment présent. Une pièce à découvrir certainement.

Laisser un commentaire