
Alors que 2022 touche à sa fin,—une année extrêmement difficile et complexe pour l’économie nationale—, il est crucial de dresser une évaluation qui permettrait de mieux poser les défis et les enjeux de la politique économique pour les mois à venir, devant un bilan économique a priori lourd. Ainsi, plusieurs lectures analysent ces jours-ci l’impact des crises, vécues partout dans le monde et notamment en Tunisie (la pandémie du Covid-19 et la guerre russo-ukrainienne), sur l’activité économique et les équilibres macroéconomiques et sociaux.
Ces deux événements ont cadencés ces trois dernières années à la tête du pays et marqueront probablement les années à venir. Les analyses s’accordent sur l’ampleur de ces crises et révèlent une contraction sévère de l’activité économique. A l’échelle sociale, la récession profonde a agi sur les classes sociales les plus précaires. Les équilibres macroéconomiques internes et externes de l’économie seraient soumis à de rudes épreuves en cette année et les déficits budgétaires et autres s’accentuent de plus en plus. La réalisation des grands chantiers des réformes économiques qui font partie du train des actions à mener conformément au Plan national la relance économique ne doivent pas rester en suspens ou retardés encore plus. Il est nécessaire aussi de commencer par dresser, en premier lieu, les perspectives du futur en misant sur la bonne gouvernance pour éradiquer la corruption et la fraude fiscale, solidement enracinées dans le pays et affronter en première ligne certains lobbyings qui font la loi sur le marché économique et commercial depuis des années.
En second lieu, il faudrait mener une véritable offensive pour assainir le secteur financier et améliorer les indicateurs économiques. Il faudrait d’aller de l’avant, agir en toute rigueur, prendre des choix difficiles, mais porteurs, pour améliorer progressivement les indicateurs de la performance de l’économie nationale dans les années à venir à la faveur des réformes qui seront opérées. Il faut aussi forger un climat des affaires idéal où le secteur public et privé marche en duo et en même temps s’affronter en duel pour stimuler la production nationale, générer de l’emploi et de la devise.
Ces perspectives restent, toutefois, marquées par un niveau élevé d’incertitudes et des risques baissiers liés notamment à l’évolution de la situation géopolitique et les effets qui en découlent en particulier les perturbations des chaînes d’approvisionnement et la pénurie des produits de base. D’où la nécessité de remettre les pendules à l’heure des défis économiques internationaux.